Agents généraux : La profession face aux défis RH
INFOGRAPHIES - Dans son dernier observatoire de la profession, Agéa s’est attardé sur le rôle des collaboratrices et collaborateurs d’agences. La fédération nationale des syndicats d’agents généraux pointe les défis RH de la branche pourtant au plein emploi et qui peine à recruter et fidéliser.
Forte d’une population de 12.500 agents généraux à fin 2023, la profession a peu évolué par rapport à l’an dernier. Avec un âge moyen de 49 ans et une commission moyenne par agent de 300.000 euros (en légère diminution par rapport aux 317.000 euros de 2022), la proportion de femmes se situe toujours à 20%.
Des agences moins nombreuses mais plus grosses
Avec 9.500 agences sur le territoire (contre 10.500 il y a encore 5 ans), ces dernières emploient près de 28.500 salariés, en progression sur un an (26.000 salariés en 2022). Elles sont 26% à compter 4 collaborateurs ou plus
Entre 2019 et 2022, le nombre de salarié(e)s d’agences générales a crû pour sa part de 5,5% avec un nombre de collaborateurs moyens par agence lui aussi en hausse, passant de 3,06 en 2011 à 3,65 fin 2022. par ailleurs, de manière inversement proportionnée à la population des agents, 80% des salariés d’agences sont des femmes (soit 22.800 collaboratrices), un chiffre stable depuis plusieurs années (23.545 en 2020).
« La baisse du nombre d’agence résulte de la dynamique d’associations et de rapprochements ces dernières années. Mais cela veut dire également des agences davantage employeuses », explique Carine Ryckboër, responsable professionnalisation et accompagnement du changement chez Agéa.
Trouver de nouveaux salariés
Comme la plupart des secteurs industriels, les agents généraux sont aujourd’hui confrontés à la difficulté de recruter. Mais aussi à fidéliser leurs collaborateurs et collaboratrices. Pourtant, « la branche connaît le plein emploi », explique Pascal Chapelon, le président de la fédération nationale des syndicats d’agents généraux.
En effet, 77% des contrats de collaborateurs ou collaboratrices d’agences sont des CDI et 40% des salarié(e)s de la branche ont plus de 5 ans d’ancienneté (23% dépassent même les 10 ans).
« Plus le commissionnement est élevé plus les agences ont tendance à recruter. En effet, une activité accrue entraîne de nouveaux besoins, en gestion notamment ». Pour autant, 66% des agents estiment avoir des difficultés à recruter. Face à un volume de candidats insuffisant, le manque d’attractivité de la branche reste encore l’un des principaux freins à attirer de nouveaux talents avec la concurrence, tant au sein du secteur qu’en dehors.
Avec un salaire brut annuel de base en progression (+ 5,2% entre 2015 et 2022) à 27.792 euros, les rémunérations variables et les primes additionnelles ne suffisent visiblement pas à attirer, notamment les jeunes générations. « La démographie fait son effet, explique Michel Picon, ex-patron du syndicat Réussir (Axa) et président de l'U2P. Il y a en parallèle une mutation des jeunes générations qui ne veulent plus exercer une vie professionnelle comme nous l’avions envisagé. Il faut prendre en compte cela ».
Fidélisation complexe
Si la question géographique pèse également dans les difficultés de recrutement (33% des agences sont aujourd’hui situées en zones rurales et 49% en zone urbaine), l’enjeu de fidélisation est aussi au cœur de la branche.
« Les avantages statutaires des grandes compagnies font souvent la différence », explique pour sa part Thierry Tisserand, secrétaire général de la fédération banque est assurance à la CFDT. Au-delà du salaire (16% des leviers de motivation et de fidélisation en agence), l’observatoire d’Agéa montre que les avantages sociaux pèsent pour 9% dans les moyens de fidélisation, au même titre que les perspectives d’évolution de carrière. « Aujourd’hui, mes principaux concurrents pour recruter ce sont les banques, mais également les mandantes qui nous débauchent également des salariés », précise Pascal Chapelon.
Agéa insiste donc sur les besoins d’accompagnement et de formation des salariés en agence. « Nous devons porter une grande attention à la qualité de vie et des conditions de travail en agence (QVCT) », ajoute le président d’Agéa, qui conclut en mettant en garde les agents sur la multiplication des normes et procédures administratives, ainsi que la pression accrue subie par les salariés, notamment de la part des clients de plus en plus véhements.
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