Agents Généraux : Le syndicat Triangl’ « à moitié-satisfait » de sa rencontre avec la direction de Generali France

mardi 26 juin 2012
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Les agents généraux sont venus manifester leur mécontentement devant Generali, dénonçant la baisse des commissions et la standardisation de la profession. Bernard Jeannot, président du syndicat Triangl’, est sorti « à moitié satisfait » après deux heures de discussions avec Claude Tendil, PDG de Generali France.

Ils étaient plus de 700 agents généraux venus de tout le territoire, réunis ce matin devant Generali, boulevard Haussmann à Paris. Soit plus de la moitié de la profession, qui rassemble en France 1.200 agents généraux. « Aujourd’hui, notre revendication principale c’est d’obtenir le respect de la part de la compagnie vis-à-vis de son réseau. Des textes régissent notre métier, mais ils ne sont plus respectés.  Nous avions des habilitations, mais la direction a pris l’initiative de nous ramener au rang de salariés exécuteurs. Notre métier est indépendant et nous ne pouvons pas l’accepter. Aujourd’hui, nous n’avons plus la capacité de faire notre métier convenablement », a déclaré Bernard Jeannot, président du syndicat Triangl’, interrogé par News Assurances PRO. De son côté, la compagnie ne souhaite pas pour l'instant s'exprimer sur le sujet.

Indépendance et habilitations

De profession libérale, les agents généraux étaient en effet venus dénoncer ce qu’ils considèrent comme des atteintes au libre exercice de leur métier et  le non-respect des accords contractuels qui régissent la branche. Revenant sur la libre possibilité d’encaisser le client, Generali a par exemple émis une circulaire pour imposer le prélèvement automatique de la prime. Un problème notamment pour les personnes qui possèdent une résidence secondaire en France, mais pas de compte. Atteinte à la liberté de clause également, qui permet d’adapter un contrat en fonction du client. « Generali veut standardiser les contrats pour faire des économies, alors que notre métier, c’est de faire du sur-mesure », a déclaré Laurent Boulangeat, secrétaire général de Triangl’ et agent général à Annecy.

Le syndicat n’est « pas contre » la baisse des commissions

L’assureur au lion ailé souhaite également baisser les commissions des agents. En auto par exemple, l’assureur compte la faire passer de 16% à 12%. Le syndicat qui coupe la poire en deux est d’accord pour 14%. « Nous ne sommes pas contre le fait de négocier une baisse des commissions, à partir du moment où il y a des contreparties sur les habilitations et les obligations, précise Laurent Boulangeat. Ils veulent de plus en plus nous assimiler à des bancassureurs ou des agences sans intermédiaires. Mais nos clients souhaitent quelqu’un qui les accompagne tout au long du contrat. Nous amenons de la plus-value par le conseil. »

S’ils se disent ouverts à la discussion, les agents généraux attirent néanmoins l’attention sur l’impact d’une baisse de commissions trop importante sur les comptes d’exploitation et des conséquences sur la rémunération des salariés des agences. La profession doit pourtant,  admettent-ils, accepter les logiques d’évolution qu’impose le marché et faire moins d’assurance de dommages mais plus de personnes et de professionnels, notamment d’artisans-commerçants. Ils soulèvent alors les contradictions de leur mandant, qui leur demande de réaliser plus de conseil tout en leur retirant les capacités de le faire. Si certains reconnaissent la difficulté pour chacun de changer de compagnie, ils semblent en revanche persuadés de pouvoir peser dans les négociations s'ils menacent de tous le faire ensemble.

Deux heures de discussions mi-figue mi-raisin

Alors que la rencontre devait durer 30 minutes, les agents généraux ont patienté deux heures avant de voir sortir leur porte-parole du bâtiment. « Rendez-nous Bernard ! » s’amuse-t-on ici et là en piétinant sur le boulevard, avant de se rassurer : « Plus c’est long, mieux c’est ! » Bernard Jeannot a néanmoins fini par sortir, la mine moins enjouée que ses collègues qui l’attendaient sur le trottoir. Il s’est déclaré « à moitié satisfait » de cette rencontre, évoquant la nécessité de « mettre les choses à plat ». Claude Tendil se serait montré à l’écoute, sans qu’il n’y ait pourtant de réelles avancées. « Nous ne lâcherons pas, nous sommes même prêt à aller jusqu’au blocage s’il le faut », a ajouté le syndicaliste. Prochaine étape du calendrier, une nouvelle rencontre est prévue vendredi ou lundi pour poursuivre les négociations.

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