Allianz France : Entre raison d'être et voix de la raison

mardi 3 décembre 2019
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A l'occasion d'une rendez-vous avec la presse, Jacques Richier, PDG d'Allianz France, a commenté l'actualité du groupe et du marché. Il fut notamment question de raison d'être et d'assurance vie.

Le groupe Allianz s'est choisi une raison d'être autour du mantra « we secure your future ». « L'esprit de cette raison d'être est que nous préparons l'avenir de nos clients, un avenir plus sûr. Il faut désormais adapter cette raison d'être à toutes les strates d'Allianz en France », explique Jacques Richier, PDG d'Allianz France. Au niveau groupe, cela passe par des engagements sur les investissements carbonés. « Nous avons prévu de sortir du charbon d'ici 20 ans. Mais cela pourrait être avant », souligne le PDG d'Allianz France.

En France, la préparation de l'avenir des clients d'Allianz France passera par un autre biais que le fonds euros. « Les clients qui veulent du 100% fonds euros auront du mal à en trouver chez nous », lance le PDG d'Allianz France. Depuis plusieurs années, l'assureur incite déjà fortement ses réseaux à pousser un mix fonds euros/unités de compte. « Les taux sont sous la barre des 1% depuis décembre 2014. Nous avons anticipé que la situation durerait. Et aujourd'hui, notre encours est composé à 30% d'unités de compte ». Mais lorsque les taux sont devenus négatifs, ce qui n'était alors qu'une incitation a revêtu un caractère quasi obligatoire. Pour rejoindre le portefeuille assurance vie de la compagnie, il faudra désormais avoir au moins 30.000 euros à placer et réserver au minimum 30% de cette somme en unités de compte.

Pour ajouter à l'incitation, Allianz France devrait baisser les taux de rendements de ses fonds euros, tout en continuant à doter la PPB, sans en préciser, pour l'heure, les niveaux. En d'autres termes, pour chercher de la performance, les clients vont devoir se faire à l'idée de s'orienter sur des placements plus risqués ou miser sur le PER. « Une partie des flux devrait aller sur le PER », estime Jacques Richier. En revanche, le groupe ne prévoit pas d'ajouter le futur eurocroissance remodelé à son étagère. « Nous ne sommes pas friands de l'eurocroissance. Il a la vertu de donner un horizon de temps, mais son strict cantonnement ne permet pas de bénéficier de la richesse accumulée par les épargnants », pointe Sylvain Coriat, membre du comité exécutif d'Allianz France, en charge des assurances de personnes.

Cette stratégie lancée il y a plusieurs années a permis à la compagnie d'éviter une recapitalisation comme certains de ses concurrents. Jacques Richier ne se montre d'ailleurs pas particulièrement combatif sur une révision de la directive Solvabilité 2. « Si vous avez besoin de changer les modes de calcul de Solvabilité 2, c'est que vous avez un problème », ironise-t-il.

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