A quelques jours du déconfinement, les sociétés d’assistance s’attendent à une activité d’été supérieure de 10% par rapport aux années précédentes. Les assisteurs se préparent également au retour de leurs salariés.
Alors que la fréquence des sinistres automobile est toujours en baisse de 60% depuis le début du confinement, certains activités comment à repartir à la hausse. « Les prestations d’assistance réalisées dans le cadre des contrats avec les constructeurs automobiles enregistrent une moindre baisse de l'ordre de 30%, les conducteurs faisant jouer davantage leurs garanties 0 kilomètre ces derniers jours », indique Claude Sarcia, président du SNSA (Syndicat national des sociétés d’assistance). Sur la période et pour les autres prestations d’assistance (Déplacement, Domicile ou Habitation), l’ensemble de la profession a fait en sorte de régler les factures des prestataires dans un délais maximum de 10 jours afin de ne laisser personne dans la difficulté. Pour la plupart filiales de groupes d’assurance, « les assisteurs, à leur échelle, participent au même titre que la FFA à abonder le fonds de solidarité de l’État. Plus généralement, la profession a lancé sans bruit de nombreuses initiatives de soutien, financier et matériel, pour contribuer autant que de besoin à l’effort durant cette crise », poursuit Claude Sarcia.L’été sera chaud
Désormais, l’heure est à la préparation de la phase de déconfinement, cette dernière tombant en même temps que le début de la saison d’été, de coutume la plus chargée pour les assisteurs « Cette période nous permettra d'évaluer l’atterrissage de nos résultats en fin d’année, sachant que de nombreux stress-test ont déjà été réalisés », précise le président du SNSA.
Les sociétés d’assistance anticipent ainsi une très grosse activité automobile liée au déconfinement, avec : le redémarrage de nombreux moteurs, des problèmes de batteries, l'acheminement de véhicules dans les garages réparateurs... « Les weekends de l’Ascension et de la Pentecôte seront également de bons indicateurs de la reprise de l'activité. A ce stade, nous estimons que l’activité de la saison estivale, qui débute en juin, devrait être supérieure de 10% en France par rapport aux années précédentes. Nous prenons en considération le fait que les français ne pourront pas aller à l’étranger. Par conséquent, ils vont circuler majoritairement sur le territoire, plus souvent et pour des déplacements de plus courtes durées », poursuit Claude Sarcia. Compte-tenu du contexte, la question des embauches de saisonniers est également au cœur des réflexions des opérateurs pour lesquels il est encore difficile d'estimer le nombre de saisonniers auxquels ils doivent faire appel. « Nous devons faire face aux problématiques de formation, d’organisation et d’encadrement plus complexes à traiter compte tenu de la non-présence sur sites. Certaines sociétés envisagent de privilégier l'appel à des « redoublants », c’est-à-dire des saisonniers qui ont déjà exercés sur des plateaux d’assistance les années antérieures », indique ensuite celui qui est également président du directoire d’IMA (Inter Mutuelles Assistance).Paquetage et feuille de route
Pour les personnels permanents, le déconfinement se pose différemment selon que les sociétés se situent dans une grande métropole ou dans une ville moyenne de province notamment en termes de transports et d'accessibilité aux sites. « C'est pourquoi nous continuerons à privilégier le télétravail après le 11 mai. La reprise sur sites s'organisera de façon progressive et dans la durée. Toutefois, certaines sociétés envisagent de reprendre sur sites uniquement pour les personnels des plateaux avec un seuil maximum de 25% des équipes », explique Claude Sarcia.
Ainsi, pour celles et ceux qui reviendront dans les locaux, de multiples problématiques ont été prises en compte : suppression ou non des fontaines à eaux, application ou non d'un film protecteur sur les claviers d'ordinateurs... « Il semble préférable de remettre un clavier individuel à chaque salarié qu'il pourra ramener à son domicile. C’est une toute nouvelle organisation qui se met en place et nos chargés d’assistance doivent avoir le maximum de précisions pour revenir dans les meilleures conditions sanitaires et de sécurité. C’est pourquoi nous réfléchissons à une sorte de paquetage et d'une feuille de route pour les aider à avoir les bons réflexes. Pour se faire, en complément de nos initiatives, nous nous basons sur les préconisations de la FFA et d’autres industriels », lance le dirigeant qui précise que les capacités des plateaux seront divisées et les distanciations respectées, avec des rotations d’équipes à horaires décalés. « Nous avons aujourd'hui beaucoup de fers au feu. Nous continuons a assurer nos activité classiques, nous signons toujours des contrats...mais, le contexte nous amène à engager des dépenses supplémentaires qui auront une répercussion non-négligeable sur nos résultats. Reste à savoir quelle seront les conséquences de cette crise, notamment sur l’assurance voyage en 2021, en sachant que nous ne pouvons exclure un risque de reconfinement au mois d’octobre », conclut Claude Sarcia.À voir aussi
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