Assurance-crédit : Pour Euler-Hermes Sfac, « la reprise n'est toujours pas enclenchée »

jeudi 11 mars 2010
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« La reprise n'est toujours pas enclenchée » en France et l'économie, convalescente, aura du mal à repartir en 2010, a estimé jeudi l'assureur-crédit Euler-Hermes Sfac.

Si globalement la production a cessé de décroître, « il n'y a pas de redémarrage tangible à ce stade », a souligné Karine Berger, directrice des études économiques, en présentant les prévisions de l'assureur-crédit. « Les demandes de garanties des entreprises à Euler-Hermes Sfac sont en baisse de 21% à fin février sur douze mois, ce qui prouve l'absence du redémarrage du commerce inter-entreprises », a-t-elle notamment signalé.

Du côté de la demande des ménages, traditionnel moteur de la croissance française, « elle ne résiste pas suffisamment pour être un phénomène de reprise fort cette année », a-t-elle poursuivi. Et pour les entreprises, l'investissement devrait être gelé jusqu'à l'année prochaine car la demande n'est pas repartie, selon l'assureur-crédit. Preuve de cet absence de redémarrage: l'intérim est au point mort, affirme Euler-Hermes Sfac, pour qui le chômage devrait continuer de peser sur le moral des ménages et sur la consommation.

L'assureur-crédit s'attend donc à une augmentation des défaillances d'entreprises entre 0% et 5% l'an prochain, après 64.661 défaillances l'an dernier, soit les niveaux records atteints en 1993, lors de la précédente récession. « Le bilan 2009 aurait pu être plus lourd », a toutefois indiqué Karine Berger. « On estime qu'au moins 6.000 entreprises ont pu être sauvées grâce aux différentes mesures de soutien aux entreprises », a-t-elle ajouté. « Mais il y a un risque de report sur 2010 de ces défaillances qui auraient dû intervenir en 2009 », selon elle. L'assureur-crédit s'attend ainsi à une croissance de 1% cette année, avec un redémarrage plutôt à partir de la mi-2010 et une croissance qui pourrait atteindre 1,5%-2% en 2011. Le gouvernement table, lui, sur une croissance de 1,4% en 2010 et de 2,5% l'an prochain.

Paris, 11 mars 2010 (AFP)

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