Au-delà des « traditionnels » épisodes des climatiques, la France a connu un exercice 2019 particulièrement riche en sinistres et incendies d’ampleur. De l’explosion de la rue de Trévise aux incendies de Notre-Dame de Paris et de l’usine Lubrizol, tour d’horizon des catastrophes qui ont émaillé le pays ces derniers mois.
Alors que les catastrophes naturelles et industrielles ont coûté près de 140 milliards de dollars dans le monde en 2019 (133 milliards de dollars pour les épisodes climatiques et 7 milliards de dollars pour les désastres engendrés par l’Homme), la France n’a pas été en reste.
D’abord sur le front des évènements climatiques, l’Hexagone a connu plusieurs épisodes particulièrement intenses, notamment en fin d’année. Entre le 21 et le 24 octobre, de violentes intempéries ont frappé l’Occitanie et plus particulièrement l’Hérault, notamment autour de Béziers, et des Pyrénées-Orientales. Au total, près de 186 communes sur six départements du Sud de la France ont été reconnues en état de catastrophe naturelle, pour une facture qui frôle la barre des 100 millions d’euros.
Un mois plus tard, c’est au tour du Var et des Alpes-Maritimes d’être touchés par d’importantes intempéries. En l’espace d’une dizaine de jours, deux épisodes méditerranéens de fortes pluies, d’inondations et de vent ont provoqué la mort de 13 personnes. Sur cet évènement, les assureurs ont enregistré plus de 42 000 déclarations de sinistres pour un coût total de dommages assurés de 390 millions d’euros, selon les dernières estimations de la Fédération française de l’assurance. La FFA estime toutefois que le nombre de sinistres pourrait atteindre 57 000 pour les deux violents épisodes pluvieux, qui se sont abattus du 22 au 24 novembre mais aussi les 1er et 2 décembre sur les zones concernées.
Et le mois de novembre a réservé d’autres surprises sur le front des catastrophes naturelles puisqu’un séisme de magnitude 5,4 sur l’échelle de Richter de quelques secondes a provoqué de nombreux dégâts dans la Drôme et l’Ardèche. à cette occasion, le gouvernement a débloqué une enveloppe de 2 millions d’euros pour aider à la reconstruction des infrastructures publiques sinistrées par le tremblement de terre alors que neuf communes des deux départements ont été reconnues en état de catastrophe naturelle.
A feu et à sang
Mais l’exercice 2019 a surtout été marqué par plusieurs sinistres d’ampleur, notamment liés à des incendies. Dès le mois de janvier, l’explosion d’une boulangerie au 6 rue de Trévise à Paris a fait 4 morts, dont 2 pompiers, et 66 blessés. Le sinistre provoqué par une fuite de gaz a soufflé de nombreux immeubles alentours et provoqué entre 80 et 100 millions d’euros de dégâts matériels. Generali, qui est l’assureur de la copropriété de l’immeuble du 6 rue de Trévise, et Axa qui est l’assureur de la boulangerie qui a explosé en bas de celui-ci, ont été en première ligne sur cette catastrophe. L’explosion a fait 400 sinistrés, particuliers et entreprises, 100 n’ayant toujours pas pu regagner soit leurs appartements, soit leur lieu de travail. Le 15 avril 2019, c’est au tour de la cathédrale Notre-Dame de Paris d’être ravagée en quelques heures par un incendie, les 2/3 du toit de l’édifice inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité, ainsi que sa célèbre flèche, partent alors en fumée. Si la piste de l’accident consécutif à des travaux sur la toiture semble privilégiée, le montant des dégâts reste toujours inestimable.
Comme nous le révélions alors, la société chargée des travaux de rénovation était assurée en RC par Axa France, qui devrait prendre à son compte une part minime du sinistre, les limites étant généralement plafonnées à 2 millions d’euros. Le reste sera pris en charge par l’assureur du bâtiment qui n’est autre que l’état.
Quelques mois plus tard, c’est à Rouen que le feu va de nouveau venir obscurcir le ciel des assureurs avec l’incendie de l’usine de produits chimiques Lubrizol, classée Seveso seuil haut. Si l’origine du feu n’est toujours pas formellement établie, le sinistre a dégagé un épais panache de fumée noire de 20 km de long et 6 km de large au-dessus de la ville et de ses alentours, stoppant ou perturbant l’économie locale durant de nombreuses semaines pour un préjudice conséquent. Les retombées des résidus de suies impactent 112 communes environnantes et le préjudice global est estimé « entre 40 et 50 millions » d’euros pour 3 000 agriculteurs concernés par les conséquences de l’incendie, selon le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume.
Enfin, difficile d’évoquer l’année 2019 sans parler du mouvement des gilets jaunes qui a également impacté le secteur de l’assurance. Devant les membres l’Association nationale des journalistes de l’assurance (ANJA), la Fédération française de l’assurance a fait un point sur la situation. à mi-année, la facture s’élevait à 217 million d’euros. Les commerçants concentrent 41% des 12.500 dossiers enregistrés par le secteur, pour 88% de la charge totale de sinistres.
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