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Assurance : "Les emplois les moins qualifiés ont vocation à disparaître", selon Randstad

mardi 19 septembre 2017
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Sandrine Robin est en charge du département assurances chez Expectra, filiale du groupe Randstad. Elle travaille sur le recrutement de profils techniques depuis 18 ans.

Comment évolue la demande des assureurs en matière de recrutement ?

Il y a, par moments, une suractivité sur certains profils. Par exemple suite à l’application de la loi Eckert, la demande de gestionnaires prévoyance a été très forte, ou encore la mise en place de l'ANI qui a eu des répercussions sur les années 2016 et 2017 et qui a nécessité le recrutement en masse de gestionnaires en assurance santé collective. Cette demande devrait encore se poursuivre en 2018. D’une manière générale, nos clients demandent de plus en plus souvent une appétence commerciale, y compris pour les souscripteurs et les gestionnaires. Les assureurs souhaitent que les candidats puissent avoir une relation avec le client.

Quels profils sont les plus recherchés ?

Les formations en assurances sont très demandées mais les candidats trop rares. A titre d’exemple, en Ile de France, les BTS spécialisés se comptent sur les doigts d'une main.

Sur quels métiers il y a-t-il le plus de tension ?

Certains profils comme les gestionnaires sinistres corporels auto et ou les seniors en assurance construction sont toujours trop rares. La morosité accentue la tendance : sur un marché florissant, les candidats bougent beaucoup grâce à des rémunérations attractives et parfois une importante surenchère. Sur un marché plus morose, les salariés restent chez le même employeur et la situation est figée.

Les profils ont-ils beaucoup changé ces dernières années ?

En termes de fiches de poste, j'ai l'impression d'avoir les mêmes depuis des années ! Il y a eu une petite inflexion il y a environ cinq ans, lorsque la digitalisation des documents s'est généralisée. Sur le cœur de métiers de l’assurance et les profils techniques, les choses changent progressivement et les emplois les moins qualifiés ont vocation à disparaître. Je crois que la finance évolue plus vite que l'assurance en la matière. En matière de marketing et de digital, la situation est différente mais il ne s'agit plus de technique assurance pure : les demandes des assureurs sont prises en compte par mes collègues du département spécialisé en la matière.

Comment évolue le mode de recrutement des assureurs ?

Nous sommes désormais beaucoup plus sollicités pour des recrutements que pour de l'intérim. Jusqu'en 2005 et avant l’application de la loi Borloo, les sociétés de travail temporaire comme Randstad ne pouvaient proposer que de l'intérim. Depuis, la part de l'intérim sur les marchés spécialisés a régulièrement baissé et ne représente plus que 40% de notre chiffre d’affaires. De plus, les grandes entreprises font désormais très attention à leurs dépenses et les demandes exprimées concernent davantage des remplacements de personnes que des accroissements d'activité.

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