Assurance emprunteur : Assurly en route vers l'agrément ?

Assurly vient de lever 6M d'euros pour assurer son développement sur l'assurance emprunteur. L'un de ses objectifs reste d'obtenir l'agrément pour porter le risque.

Le marché de l'assurance emprunteur bruisse. Quelques grandes signatures de la place ont ainsi créé Apcade, une association destinée à faire bouger les lignes sur un segment encore largement tenu par les banques malgré la myriade de lois votées depuis 10 ans. « Nous voyons cette initiative d'un très bon oeil », déclare Toufik Gozim cofondateur d'Assurly qui n'exclut pas de rejoindre l'association. Car, la jeune start-up lancée en 2017 espère bien jouer les trouble-fêtes sur ce marché verrouillé par les bancassureurs. Elle compte ainsi dans son comité d'éthique, un certain Martial Bourquin, ancien sénateur bien connu des assureurs dits alternatifs pour avoir ouvert la voie à la résiliation annuelle en emprunteur.

Depuis quelques semaines, les choses s'accélèrent pour Assurly. Au mois d'avril dernier, elle lançait son produit d'assurance emprunteur. « Nous avons reçu environ 5.000 demandes de devis pour quelques centaines de signatures. Nous célèbrerons bientôt le millième contrat », illustre Alexandre Rispal, directeur général délégué de la jeune pépite. A cela s'ajoute une levée de 6M d'euros en seed annoncée ce 6 juillet. Parmi les investisseurs, figure le fonds britannique Cleverton. Mais également Guillaume Sarkozy, ancien délégué général de Malakoff Médéric, Patrick Lucas, ancien PDG de Gras Savoye, Vincent Gentil ou encore Jean-Pierre Bégon-Lours.

Why MGA ?

Cette levée doit permettre à Assurly de se développer. « Nous sommes actuellement 23 collaborateurs. Nous souhaitons être 35 d'ici la fin de l'année », indique Toufik Gozim. Cette manne financière servira par ailleurs à poursuivre les efforts entrepris sur le marketing pour la distribution en BtoC. Assurly s'est ainsi offert une campagne de publicité sur M6 Replay. « Nous sommes actifs sur les réseaux sociax et nous nous sommes constitués une vraie communautés de fans », affirme Alexandre Rispal. La start-up mène également des réflexions sur la distribution en BtoBtoC à l'image des partenariats montés avec Lovys ou Rakuten et sur l'assurance de crédit à la consommation.

Mais le gros morceau qui attend Assurly dans les prochains mois est la demande d'agrément pour devenir porteur de risques. Comme nous le dévoilions en septembre 2020, un dossier est entre les mains de l'ACPR. Pour le finaliser, Assurly envisage une levée de fonds de série A à la fin de l'été. En opérant, à la fois sur les segments vie et non vie, elle a besoin d'avoir au minimum 6,2M d'euros de fonds propres.

Pour l'heure elle opère comme managing general agent (MGA) avec Hannover Re et Scor en porteur de risques et MNCAP en fronteur. « Ce statut nous permet d'être opérateur full stack de l'acquisition à la gestion de sinistres, résume le cofondateur d'Assurly. Devenir porteur de risques nous permettrait de remplir pleinement notre objectif qui est de disrupter ce marché, mais dans sa partie back office, grâce à notre outil de sinistralité prédictive baptisé Agatha ».

« Pour faire une analogie, il prédit la sinistralité comme les precog dans Minority Report », s'amuse Toufik Gozim. Et pourquoi pas à terme, mettre en place un système de give back.