Assurance : L’ACPR affiche sa confiance dans la solidité du secteur
L'ACPR a publié son abondant son rapport statistique annuel « Les chiffres du marché français de la banque et de l’assurance 2021 » et communiqué sur les performances du premier semestre 2022.
L'ACPR n'a pas seulement un rôle de contrôle mais aussi une mission de « dissémination de l’information » lance Dominique Laboureix, secrétaire général de l’ACPR en présentant le rapport statistique annuel qui complète le rapport d’activité publié en mai. Une information montre la solidité des assureurs français et leur poids important en Europe, mais qui ne doit pas faire oublier les turbulences actuelles et à venir.
Mieux qu'en 2019
La synthèse des principales données prudentielles et comptables collectées par la tutelle prouvent que les assureurs allaient très bien en 2021. Les primes nettes des assureurs ont progressé de 16% l’année dernière, dépassant le niveau d’avant la crise sanitaire. Après la décollecte historique en 2020, l’assurance vie a connu un « vif rebond », avec un niveau de collecte inédite sur les supports en unités de compte, à 30,6 milliards d’euros sur un an, alors que les fonds euros ont continué de subir une décollecte, à 12,3 milliards d’euros. En assurance dommages, le ratio combiné toutes branches confondues s’est établi à 95% en malioration de deux points, en dépit d’une dégradation sur l’assurance dommages aux biens qui voit son ratio passer de 124 à 128% de 2020 à 2021.
« Il faut souligner un point important : le niveau des sinistres engendrés par les catastrophes naturelles a été moins défavorable en 2021 qu’en 2020 », a souligné Laurent Clerc, directeur de la direction d’étude et des risques de l’ACPR. Le ratio combiné cat'nat' est ainsi passé de 139% en 2020 à 87% en 2021.
Pour les premiers mois de 2022, les chiffres reportés à la tutelle attestent que le secteur reste solide. La solvabilité de l’ensemble des assureurs a ainsi progressé à fin juin 2022 de 11 points par rapport au niveau déjà « très élevé » de 2021, pour s’établir à 263%. « L’augmentation des taux d’intérêt compte-tenu des durations conduit à une amélioration de la solvabilité », indique Emmanuelle Assouan, directrice générale délégué de l’ACPR.
Pas d'inquiétude sur la robustesse
Pour la suite les responsables de l'ACPR ont affiché une relative confiance sur la capacité du secteur à affronter un environnement beaucoup plus complexe. « La situation n’est pas facile ni simple, et je ne nie en rien la montée d’un risque systémique, mais la robustesse de notre système bancaire et d’assurance est telle qu’il n’y a pas d’inquiétude », a déclaré Dominique Laboureix.
Sur l’assurance vie, l’ACPR a été assez prolixe. Pour elle, la décollecte observée en août n’est pas alarmante. « Il n’y a pas d’incitation immédiate à retirer des fonds de l’assurance vie pour la plupart des détenteurs de contrats, en général multi équipés. Vu le contexte il n’y a pas vraiment d’intérêt à liquider son assurance vie pour un autre placement », pointe le régulateur.
Mais « c’est très important que les assureurs tiennent compte du nouveau contexte d’augmentation, notamment de l’augmentation de la rémunération du Livret A - dans la fixation de la participation bénéfice versée aux assurés », a expliqué Dominique Laboureix, qui a ajouté : « S’ils distribuaient une grosse partie de la participation aux bénéfices, les assureurs resteraient solvables ».
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