Assurance vie : La diversification est-elle au rendez-vous ?

vendredi 17 février 2017
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L'année 2016 a été marquée par des taux historiquement bas poussant les assureurs vie à revoir leur stratégie commerciale. Cette dernière s'est résumée à moins de fonds euros et plus d'unités de compte. La réorientation s'est-elle enclenchée ?

En 2016, le discours a globalement été le même pour tous les assureurs-vie du marché. Il faut freiner la collecte en euros et pousser vers les unités de compte. La raison principale de cette réorientation s'explique par trois lettres : OAT. Les taux d'intérêt des Obligations assimilables du Trésor ont en effet atteint des niveaux planchers historiques. Le 28 septembre 2016, le rendement de l'OAT à 10 ans s'établissait à 0,093%. « Si vous ralentissez les flux nouveaux en euros, vous avez moins besoin d'investir dans des OAT à rendements faibles et vous freinez par conséquent la dilution du rendement à l'actif », souligne Stéphane Dedeyan, président de la commission des assurances de personnes de la Fédération française de l'assurance.

Reste qu'il faut convaincre les nouveaux épargnants d'investir dans des placements plus risqués et les anciens épargnants de transférer une partie de leur épargne vers ces mêmes placements. La promesse de rendements futurs possibles plus importants que dans les contrats monosupports a constitué l'argument principal des assureurs vie. Mais a-t-il porté ses fruits ? Pour s'en rendre compte, il suffit de jeter un œil du côté de la collecte brute et de la collecte nette.

Depuis 2014, le taux d'UC dans la collecte nette a grimpé de près de 5 points, avec une vraie poussée entre 2014 et 2015. Mais en 2016, selon les estimations fournies par la FFA, la collecte en unités de compte est resté relativement stable que ce soit en proportion de la collecte brute totale ou en volume.

Mais ce que la FFA retient, c'est la dynamique. « Si l'on regarde annuellement, le taux d'unités de compte est resté stable, en passant par une courbe en U. Mais il est resté relativement haut. Et la dynamique des derniers mois montre une nette réorientation vers les unités de compte », indique Stéphane Dedeyan. Le taux d'UC est en effet reparti à la hausse depuis août 2016 pour atteindre un pic à près de 26% de la collecte brute en novembre 2016 (voir infographie ci-dessous).

Autre élément de satisfaction pour le secteur la collecte nette. « En 2016, nous avons observé un phénomène nouveau. La collecte nette en unités de compte a très largement dépassé la collecte nette en euros », explique le directeur général délégué de Generali France. En 2016, la collecte en unités de compte a représenté 84% de la collecte nette, contre 54% en 2015, preuve que les épargnants investissent dans les placements plus risqués. Ils sont à ce titre incité par les assureurs vie qui pour certains, à l'image de la MACSF ont augmenté leurs frais de gestion sur leurs fonds monosupport. Pour la mutuelle d'assurance, les frais sur versement du RES monosupport passeront de 1% à 3%. De quoi dynamiser un peu plus les envies de fourgousser des épargnants.

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