La crise du coronavirus entraîne une vague sans précédent d'annulations de voyages. Les assureurs britanniques ont livré une première estimation de la charge de sinistre.
Les assureurs britanniques s'attendent à une facture de 275M de livres sterling (306M d'euros) liée à la vague d'annulation en assurance voyages. Cette estimation a été dévoilée dans une lettre envoyée par l'ABI (Association of british insurers), l'équivalent britannique de la FFA, vendredi 27 mars. Cette dernière répondait aux interrogations des parlementaires sur les actions du secteur de l'assurance pour faire face à la crise sanitaire.
"L'Etat est toujours l'assureur de dernier recours"
L'ABI rappelle que cette somme de 275M de livres est un nouveau record. Le précédent (148M de livres) datait de l'éruption de l'Eyjafjöll en Islande en 2010. Au-delà de la prise en charge des sinistres en voyage, l'ABI détaille toute une série de mesures prises par ses membres. En assurance habitation et automobile, ils étendront les couvertures aux salariés qui travaillent depuis chez eux ou qui sont contraints d'effectuer des déplacements pour leur travail. En santé, des outils de consultation à distance seront déployés et les cliniques privées travailleront de concert avec le NHS.
Par ailleurs, les assureurs restent pour traiter les dossiers de sinistres. L'ABI évoque notamment les conséquences du passage des tempêtes Ciara et Dennis en février dernier. Les compagnies d'assurance apporteront leur soutien aux hôtels pour assurer l'hébergement des sinistrés.
Même difficulté qu'en France pour la perte d'exploitation sans dommages
Enfin, sur le sujet de la perte d'exploitation sans dommages, le constat est identique à celui du marché français. « Il est important de noter qu’aucun marché de l’assurance dans le monde n’offre une assurance contre la couverture des pandémies et le Royaume-Uni ne fait pas exception. Une tout petite minorité d'entreprises a choisi d'acheter une couverture incluant une fermeture en raison d'une maladie infectieuse. Un nombre encore plus réduit aura une couverture leur permettant de potentiellement réclamer une indemnisation pour couvrir l'impact de la pandémie de coronavirus », Huw Evans, directeur général de l'ABI.
En d'autres termes, les assureurs britanniques ne pourront pas prendre en charge la PE sans dommages si elle n'est pas prévue dans les contrats. Il en va de même pour la perte d'exploitation classique. « L'année dernière, rien qu'au Royaume-Uni, ces types de réclamations quotidiennes des entreprises se sont élevées à environ 7,8 milliards de livres sterling, alors que les demandes d'indemnisation pour les maladies à déclaration obligatoire étaient négligeables. La perte d'exploitation n'est pas conçue pour couvrir les pandémies mondiales », pointe Huw Evans. Et l'ABI de conclure : « L'Etat est toujours l'assureur de dernier recours ».
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