Avenir des complémentaires : Parité Assurance prend la plume

vendredi 11 mars 2022
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Une vingtaine de dirigeantes de l’association Parité Assurance contribuent au débat sur la réforme du régime complémentaire d’assurance maladie.

L’association Parité Assurance pour la promotion de la parité dans le secteur de l’assurance prend part à la campagne électorale. L’association prend position sur une éventuelle réforme de l’articulation entre l’assurance maladie obligatoire et complémentaire. Elle publie un livre blanc qui s’inscrit dans un contexte de forte défiance vis-à-vis des organismes complémentaires, notamment suite à la publication du rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM).

Le livre blanc se compose d’une vingtaine de tribunes de dirigeantes (18 femmes et deux hommes). Delphine Benda, secrétaire générale de l’Unocam, propose « un partenariat renouvelé » avec l’assurance maladie et les professionnels de santé, car aujourd’hui,« le système est peu coopératif et peut conduire à des stratégies concurrentes et non concertées, source d’inefficiences (ex. : téléconsultations, séances psy…) ».

Marianne Binst, directrice générale de Santéclair, insiste sur l’apport des complémentaires à l’amélioration du système de santé, et notamment à l’innovation. Pour Martine Carlu, directrice générale d’Intériale, les enjeux pour améliorer le système de santé ne sont pas d'ordre financier mais sont ailleurs (prévention, santé mentale, prévoyance, dépendance, partage des données de santé).

Pour Catherine Charrier-Leflaive, secrétaire générale de Wakam et membre de l’Institut pour l’Innovation Economique et Sociale, il faudrait refonder le système de protection sociale et notamment « distinguer la gestion des risques selon qu’ils relèvent de la solidarité nationale ou pas. La protection sociale solidaire serait gérée par l’Etat et financée par l’impôt tandis que la protection sociale mutualisée serait gérée par les organismes complémentaires et financée par des cotisations sociales ».

Pour Patricia Delaux, directrice assurances santé prévoyance d’Axa Santé et collectives, il faudrait redoubler d’efforts sur la prévention santé. Pour y parvenir, Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale du CTIP, insiste sur la nécessite d’impliquer les parties prenantes, notamment dans le cadre du contrat collectif et de la branche professionnelle.

Les risques d'une Grande Sécu

Sophie Elkrief, directrice générale d’Aésio Mutuelle, critique fortement le scénario de Grande Sécu présenté comme une "solution magique" pour réformer le système. Elle écrit que « les systèmes de santé dits mixtes, alliant acteurs publics et privés, sont incontestablement les plus performants et les plus efficaces, permettant à chacun d’être soigné en fonction de ses besoins ».

Selon Josette Guéniau, conseil expert en santé et directrice de l’Observatoire santé et Innovation de l’Institut Sapiens, « il faut enfin réviser la loi Leroux en permettant aux complémentaires de contractualiser plus librement avec les professionnels de santé, afin de pouvoir intervenir de manière efficiente dans le financement des prestations de suivi ou coordination du parcours, que ces derniers ne fournissent que peu aujourd’hui, faute de structures et de rémunération adaptées ».

Isabelle Hébert, membre du comité de direction d’AG2R La Mondiale et présidente de Parité Assurances, lance de son côté un appel pour plus de coopération entre les acteurs du système de santé afin de répondre au défi des déserts médicaux et de l’accès aux soins.

Marie-Sophie Houis, associée de PMP Conseil, alerte sur les risques de voir arriver sur la prévoyance l’encadrement règlementaire dont l’assurance santé a fait l’objet ces dernières années.

Pour sa part, Sandra Klein, directrice au sein de la direction relation actionnaires du groupe IMA, lance un appel pour renforcer les collaborations avec le régime obligatoire d’Assurance Maladie.

Pour Véronique Lacam-Denoël, présidente de Proxicare, l’étatisation du système de santé ne conduirait pas vers plus d’équité entre les Français mais bien au contraire. Elle évoque une médecine à deux vitesses.

François Lescure, président de Teladoc Health France et de Les Entreprises de Télémédecine (LET), souligne de son côté le rôle des complémentaires dans le développement des services santé dans le domaine de la e-santé, qui ont pour but de préserver la santé des individus et éviter le soin.

Florence Lustman, présidente de France Assureurs, partage les propositions santé de sa fédération effectuées dans le cadre de l’élection présidentielle. « Nous sommes en faveur d’un élargissement de l’accès à une assurance santé essentielle à des publics susceptibles de renoncer aux soins en raison de revenus particulièrement limités » en adaptant notamment la fiscalité, écrit-elle.

Séverine Salgado, elle souhaite « repenser en confiance le modèle partenarial entre la Sécurité sociale et les mutuelles ». Elle est convaincue que « qu’un système avec deux acteurs est le seul en mesure de concilier un haut niveau de solidarité et un degré élevé d’innovation et de liberté ». Et la directrice générale de la Mutualité Française d'ajouter que, « pour permettre aux mutuelles d’exercer, en complément de la Sécurité sociale, leurs missions en responsabilité et en transparence, il convient de revoir leurs prérogatives et leurs leviers d’action. Cela suppose notamment de constituer des instances partagées de régulation et de gestion du risque et de l’offre de soins, de permettre aux mutuelles de valoriser les données de santé pour adapter leurs actions de prévention et ajuster leurs services », écrit-elle.

Ariane Suard, consultante en assurance de personnes, insiste sur l’importance de s’appuyer sur un système d’information agile pour répondre aux besoins des Français à chaque moment de vie. Marie Soyer-Content, directrice générale d’Alptis, insiste sur la nécessité d’impliquer les assurés, les citoyens.

Enfin, Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France, fait une proposition plus révolutionnaire. Il suggère de laisser les remboursements de soins à l’assurance maladie et la prévoyance et la prévention aux complémentaires. Enfin, Martine Vareilles, experte en assurance de personnes, insiste sur l’importance de co-construire des solutions avec l’ensemble des parties prenantes, pour plus d’efficacité.

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