Aviva France : Passe d’armes entre le Snaga et l’Afer

Dans une lettre envoyée au syndicat des agents généraux d’Aviva France, l’Afer lui reproche d’être sorti de sa réserve et d’avoir mis en doute sa neutralité. De son côté, le Snaga maintient qu’il est dans son rôle mais se dit rassuré par les précisions apportées par l'association d'épargnants.

Séduit par la nouvelle offre du duo Allianz-Athora, Gérard Bekerman, président de l’Afer, n’a pas tardé à faire réagir le Snaga, qui s’est alors ému de cette prise de position dans une note interne adressée la semaine dernière à son réseau. Une réaction qui n’a pas été du goût de l’association qui s’est alors fendue d’un courrier signée de Michèle Saint-Marc, administratrice de l’Afer, à destination du syndicat des agents généraux d’Aviva France et que News Assurances Pro pu consulter. « Vous relayez de manière tronquée et trompeuse cet article (ndlr : article des Echos daté du 18/01/2021) », indique la missive qui précise que l’Afer « n’entend pas se départir de sa neutralité ». Plus loin, l’association explique que ses propos « ne constituent aucunement un avis définitif ou une prise de position stricte en faveur d’un repreneur ».

L’Afer écrit ensuite au président du Snaga : « Votre prise de position ferme en faveur de la Macif, après une simple rencontre à ce stade des discussions, alors même que vous n’avez pas la connaissance suffisante des autres projets, est pour le moins prématurée tant que toutes les offres n’auront pas été examinées avec attention. En outre, votre parti pris risquerait d’avoir de graves conséquences pour les agents que vous représentez, si, à l’arrivée , le choix d’Aviva Plc devait se porter sur une autre repreneur ».

L’association met également le Snaga en garde contre une éventuelle action à destination des adhérents. « L’utilisation du fichier des adhérents pour diffuser les positions du Snaga constituerait un détournement de finalité de ce fichier, un tel manquement serait constitutif d’une faute de nature à engager la responsabilité civile et pénale de ses auteurs ».

Réponse rassurée du Snaga

Dans la foulée, le président du Snaga s’est lui aussi fendu d’une réponse à l’administratrice de l’association d’épargnants, en précisant le rôle du syndicat. « Le Snaga représente les agents généraux du périmètre Aviva, partout en France. Vous connaissez l’importance des contrats Afer dans les portefeuilles de contrats, des agents généraux d’Aviva. Symétriquement, ceux-ci représentent environ 33% des la distribution des contrats Afer. Aussi, vous comprenez aisément toute l’importance que nous apportons à ce que les contrats Afer soient traités au mieux des intérêts de leurs porteurs dans le cadre de la cession d’Aviva France par Aviva Uk, et nous ne manquerons pas de défendre nos clients et de faire connaitre notre point de vue sur ce sujet ».

« A cet égard, les déclaration récentes de neutralité et de défense des intérêts des assurés nous ont rassuré », conclut Cédrick Rougeron dans son courrier.

Se remettre au travail

Dans une note interne envoyée hier à son réseau et que News Assurances Pro a également pu consulter, le président du Snaga, qui met à disposition des agents les échanges de courriers entre le syndicat et l’association, précise : « Nous maintenons que nous sommes bien dans notre rôle quand nous interpellons l’Association qui nous semble être sortie de son devoir de réserve à un moment donné ». Pour autant, le patron du Snaga tempère « soucieux des intérêts des adhérents que nous rencontrons tous les jours, que nous avons apporté à l’association, qui nous questionnent tous les jours, nous entendons aussi que la distribution ne soit ni sacrifiée, ni lésée par un quelconque accord qui viserait à compromettre l’unicité du groupe et sa distribution. L’Afer par la voix de son Président l’a rappelé, elle n’a pas de pouvoir sur la vente mais un droit de consultation ».

Et Cédrick Rougeron de conclure : « Nous l’avons bien tous compris, la neutralité de l’Association est de mise, et nous la remercions d’avoir bien voulu le préciser dans ses divers communiqués. L’éventuel quiproquo avec notre ami le Président Bekerman et l’association est donc derrière nous et nous pouvons nous remettre au travail pour apporter comme toujours rassurance et conseils à nos clients, aux adhérents ».