Branche autonomie : Désaccord entre partenaires sociaux

jeudi 11 juin 2020
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Le Medef et la CGT sont contre la création d’une cinquième branche autonomie tandis que la CFDT, FO, CFTC et U2P se montrent favorables.

Peu se sujets rencontrent l’adhésion à la fois du Medef et de la CGT. Les deux organisations patronales et syndicales rejettent la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale dédiée à la perte d’autonomie. « Nous pensons que la perte d’autonomie devrait être intégrée dans la branche maladie de la Sécurité sociale, parce que la question du financement va se poser. Les questions de dépendance et autonomie ne concernent pas que les personnes âgées », déclare Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, lors d’un débat organisé par l’Ajis (Association de journalistes de la protection sociale).

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, considère que la dépendance est d’abord un risque avant d’être une branche. « Je ne suis pas forcément à ce stade à soutenir la création d’une branche », a-t-il affirmé.

Côté CFDT, Laurent Berger s’est dit « favorable à la création d’une cinquième branche ». Parmi les pistes de financement, il a évoqué la taxation des successions, dès le premier euro. « La succession moyenne en France est de 35.000 euros et la médiane, de 41.000 euros. Si on ne trouve un problème à la perte d’autonomie, on va continuer à pleurer les épidémies en toute hypocrisie », affirme le secrétaire général de la CFDT.

Yves Verrier, secrétaire général de Force Ouvrière, s’est montré ouvert à la prise en charge de la dépendance par la Sécurité sociale. « La question de branche ou risque mérite d’être débattue », a-t-il déclaré. Dans un communiqué, FO regrette la précipitation qui a marqué l'examen des projets de loi relatifs à la dette sociale générée par la covid.

FO indique que l'amendement qui crée une 5ème branche de la Sécurité sociale "ancre ce choix de création d’une branche et relègue ensuite à un énième rapport, qui devrait être remis le 15 septembre, tous les sujets qui sont connexes à ce choix pourtant fondamental".

Cyril Chabanier, président de la CFTC s’est également montré favorable à l’intégration de ce risque au sein d’une branche à part, mais s’inquiète de la question du financement.

Enfin, Alain Griset, président de l’U2P a affirmé : « Je ne suis pas sûr qu’il faille débattre sur la création d’une branche. Il y a une vraie préoccupation globale de la façon dont s’occupe du 4ème âge ». ce dernier s’est néanmoins montré « préoccupé sur le financement de ce dispositif et de la Sécurité sociale, qui repose sur le travail et qui est extrêmement défavorable pour nos entreprises ».

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