Des dizaines de milliers de foyers étaient privés d'électricité après le passage du cyclone tropical Dumile à 90 km de la côté ouest La Réunion, jeudi à la mi-journée, avec des rafales de 180 km/h au Colorado, sur les hauteurs de Saint-Denis. Le réseau électrique a notamment souffert avec des fils arrachés par le vent ou des branchages. Selon un bilan établi à 09h GMT par EDF, 68.000 foyers étaient privés de courant, en majorité dans l'ouest et le sud de cette île française de l'Océan Indien.
Le passage de Dumile a totalement interrompu l'activité économique de l'île. Les deux aéroports ainsi que le port de commerce de la Pointe des Galets sont fermés au trafic depuis mercredi. Les 24 communes réunionnaises ont ouvert des centres hébergement pour accueillir d'éventuels sinistrés.
Quelque 170 personnes y ont été accueillies, a indiqué le préfet Jean-Luc Marx. Un pompier a été légèrement blessé lors d'une évacuation, a-t-il regretté. L'alerte rouge, déclenchée dans la matinée, restera en vigueur, a prévenu le préfet, car « les vents vont continuer à souffler à 140-150 km/h ». En raison de cette alerte cyclonique rouge, les habitants n'ont pas le droit de sortir « pour quelque cause que ce soit ».
Cela n'a pas empêché des petits groupes de badauds de se rendre le littoral, parfois en famille, pour admirer le déchaînement de vagues géantes de 8 à 10 m de haut. Les forces de l'ordre ont été appelées à verbaliser, l'amende étant de 135 euros.
« J'ai vraiment peur. Le vent a séparé un arbre en deux et une partie menace le toit de mon immeuble » Calfeutrés dans leur maison, de nombreux Réunionnais ont témoigné en direct sur les radios les dégâts causés par le cyclone, la plupart se plaignant surtout des coupures d'eau ou d'électricité.
« Tous mes avocats et mes oranges sont par terre. Ca fait mal au coeur de voir ça », s'est désolé un agriculteur de Ligne Paradis à Saint-Pierre (sud) sur Réunion 1ère radio avant de « remercier Dieu d'être à l'abri ».
Au Tampon, Gilles a vu les « arbres de son voisin couchés » par une rafale. A Commune Ango, sur les hauteurs de Sainte-Suzanne (est), une dame s'est inquiétée d'entendre les tôles claquer sur le toit de la maison. « C'est notre premier cyclone. On vit ça avec un mélange d'excitation et de peur », a confié à l'AFP un couple de métropolitains, Manon 32 ans et Joinin, 39 ans, installé depuis septembre à la Saline Les Bains (ouest). « On n'est pas habitué à ce déchaînement des éléments », lâche Manon, contemplant de sa varangue le grossissement des vagues qui viennent se fracasser sur la barrière de corail de Saint-Gilles.
Une heure après le passage de Dumile au plus près des côtes, les témoignages étaient plus optimistes, de nombreux auditeurs commençant à se réjouir du peu de dégâts causés. « Est-ce qu'il ne faut pas lever l'alerte rouge? », s'est demandée une habitante du Chaudron à Saint-Denis, notant que « le ciel est dégagé et qu'il n'y a plus ni vent, ni pluie ».
Le passage du cyclone Dumile intervient après cinq ans d'un « calme exceptionnel » selon Météo France, le dernier cyclone qu'a connu La Réunion, Gamède, remontant à février 2007. Il avait fait deux morts, des personnes qui avaient été emportées en tentant de traverser une rivière en crue. Gamède avait aussi détruit un pont de 550 mètres dans le sud.
Saint-Denis-De-La-Reunion, 3 janvier 2013 (AFP)
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