Catherine Bourland : "La réassurance vie offre des débouchés pour le courtage"
INTERVIEW - Catherine Bourland est directrice générale d'Aon Benfield France. A quelques jours de l'ouverture des Rendez-vous de Septembre, elle livre son sentiment sur les perspectives pour le courtage en réassurance.
Comment se sont déroulés les renouvellements de janvier dernier pour Aon Benfield ?
Presque tous nos traités ont une date de renouvellement au 1er janvier. Pour 2017, nous sommes satisfaits car nous renouons avec la croissance. Ces dernières années nous avons beaucoup travaillé à protéger nos parts de marché. Les tarifs des excess cat en France avaient en outre chuté impactant fortement nos commissions à la baisse. Aujourd’hui, ces baisses se sont stabilisées, nous avons réussi à maintenir nos parts de marché en non-vie et produit quelques affaires nouvelles.
Quels segments d’activité sont les plus porteurs ?
La pression sur les tarifs, en raison d’une surcapacité, a rendu la réassurance catastrophe moins porteuse ces dernières années. En réassurance vie, nous avons performé. Le courtage est encore relativement peu présent sur ce segment. Il offre donc un potentiel intéressant. C’est d’ailleurs de ce pan d’activité que vient notre croissance. Notre département vie, en pleine expansion, poursuit l’actualisation de ses modèles sur des risques comme la pandémie et continue de développer ses expertises : nouvelle modélisation barrage en Avignon, analyse des SFCRs, préparation à IFRS17, nouveau modèle de dispersion atmosphérique de rejet radioactif…
Comment vont évoluer les tarifs ?
Sur les cat’, après 5 années de chute assez spectaculaire, on assiste à un ralentissement des baisses tarifaires. Pour autant, le marché reste surcapacitaire sans événement climatique majeur. Ces cinq dernières années, les assureurs ont également diversifié leurs placements et sont allés chercher des capacités sur les marchés financiers, ce qui a également eu un effet sur les prix. En auto, la tarification est très dépendante de la sinistralité individuelle constatée. Or ces dernières années, nous avons assisté à une inflation des indemnisations sur les sinistres corporels dont une partie est transférée aux réassureurs. Ces derniers, pris sous la contrainte des taux bas, ont placé la branche sous vigilance.
Le marché du cyber parvient-il (enfin) à se structurer ?
C’est une branche sur laquelle nos clients travaillent encore, notamment sur les risques industriel et commercial. L’Europe est très en retard par rapport aux états-Unis. Cela tient aussi à une réglementation moins mature sur le vieux continent. En France, par exemple, il n’existe pas de sanctions en cas de pertes de données. Mais la législation va évoluer. Côté réassureurs, l’heure est encore à la modélisation du risque. Ils établissent des scénarios catastrophes à partir des données recueillies sur les sinistres survenus. En raison du risque important de cumul, les traités devraient s’orienter vers la mise en place de limites de capacités.[/vc_column_text][/vc_column][vc_column][vc_cta h2="CCR Re" h4="Des experts sur qui compter"]
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