Le 12 janvier 2016, MetLife Inc. (MetLife) a annoncé son intention de se séparer d’une part substantielle de ses activités d’assurance vie individuelle aux Etats-Unis et de cesser la vente de contrats vie retraite sur ce segment post-scission. Cette transaction pourrait se concrétiser en une cotation en bourse ou une cession de ces activités.
Nous avons affirmé la note de la holding et des entités opérationnelles du groupe MetLife à « AA-» avec perspective « Stable ». Par ailleurs, nous avons abaissé d’un cran à « A+ » les notes des entités (MetLife Insurance Co. USA et General American Life Insurance Co.) qui seront séparées du groupe car nous les considérons désormais comme non stratégiques pour celui-ci – leurs notes sont désormais basées sur leurs propres mérites, alors qu’elles bénéficiaient d’un soutien de groupe auparavant. La perspective associée à ces notes est « négative ».
Le segment qui va être écarté représente environ 25% des actifs de MetLife Inc., soit $240 milliards d’actifs en US GAAP, et contribue à hauteur de 20% des résultats. Ses activités constituent les trois quart des contrats des annuités variables avec garanties du groupe en cas de vie (Variable Annuity with living benefits). Selon notre analyse, la position concurrentielle de MetLife reste très solide bien que cette sortie limiterait sa position sur le marché de l’assurance vie/retraite individuelle aux Etats-Unis, un marché très important. Nous anticipons néanmoins la capacité de MetLife à maintenir sa position de leader en assurance collective vie, retraite et invalidité. La diversité géographique conforte également notre évaluation très favorable de la position concurrentielle de MetLife.
Nous pensons que la décision du management de sortir du marché de l’assurance vie individuelle aux Etats-Unis et des annuités est liée à la désignation de MetLife d’institution d’importance systémique (ou SIFI, Systemically Important Financial Institution) aux Etats-Unis. En fait, certains des produits d’assurances dont MetLife souhaite se défaire peuvent être perçus par le régulateur comme de l’assurance non-traditionnelle à caractère plus risqué que les produits d’assurance plus conventionnels. Toutefois, écarter le statut de SIFI du groupe suite à cette sortie n’est selon nous pas une évidence. La taille de la nouvelle entité créée suite à l’opération pourrait, elle, être suffisamment petite pour permettre son exclusion d’une désignation SIFI.
Charlotte Chausserie-Laprée est Analyste Junior pour le secteur Assurance chez Standard & Poor’s Ratings Services
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