La MGEN a investi 78M d’euros dans la rénovation de son siège social renommé Chrysalide. Le projet incarne la transformation profonde de la mutuelle, à l’aune de la réforme de la PSC.
La MGEN a décidé en décembre 2018 de rénover son siège social, afin de « simplifier la vie des salariés » et « favoriser le travail collaboratif ». L’idée était de transformer des espaces de travail conçus dans les années 1970 en des espaces modernes, qui correspondent au mode de travail de 2023. Cette métamorphose coïncide avec l'arrivée de la réforme de la protection sociale complémentaire des fonctionnaires qui représente une révolution pour la mutuelle de fonctionnaires.
La MGEN a associé les collaborateurs au projet de réaménagement des espaces de travail et décidé de casser les cloisons des bureaux individuels afin de favoriser la transversalité. Les belles vues ne sont plus réservées aux cadres de direction. L’ascenseur auparavant réservé aux élus est désormais ouvert à tous. Président et directeur général travaillent aussi en flex-office et disposent chacun d’une salle de réunion dédiée.
[caption id="attachment_1545920" align="alignnone" width="6000"] Le siège de la MGEN dispose de 172 salles de réunion.[/caption]Passage en flex-office
Les travaux devaient commencer pendant le confinement. La pandémie a permis à Frédéric Pauthier, DRH de MGEN, de vaincre les dernières résistances internes pour adopter complètement l'organisation en flex-office. Le nouveau siège dispose de 0,7 à 0,8 poste de travail par collaborateur, contre un taux moyen de 0,5 à 0,6 dans l’assurance.
Après 22 mois de travaux, le nouveau siège a rouvert ses portes en novembre 2022. Il accueille également les collaborateurs de la DSI qui étaient auparavant au Kremlin-Bîcetre, ceux de Vyv IB et de Vivoptim. Après la rénovation, le bâtiment est passé de 600 à 1.000 postes de travail. Chrysalide est également un lieu d’accueil pour les collaborateurs des autres mutuelles du groupe Vyv.
Le siège peut accueillir 1.400 personnes
La MGEN a annoncé la semaine dernière un partenariat avec la MGP afin de répondre ensemble au futur appel d'offres du ministère de l'Intérieur. Interrogé sur la capacité du siège d’accueillir les équipes d’autres mutuelles, dans le cadre de la réforme de la PSC, Frédéric Pauthier répond : « Chrysalide accueille aujourd’hui environ 1.000 collaborateurs, mais nous avons de la place pour 1.400 personnes ».
La réforme sur la PSC et le passage d'un contrat individuel à collectif aura des impacts majeurs d’un point de vue social et informatique pour la mutuelle de la fonction publique. Deux étages du bâtiment sont aujourd’hui réservés au travail en mode projet sur la PSC. 600 collaborateurs ont été formés et certifiés à la méthode agile.
Réduction d'effectifs en cours
Comme nous l’annoncions dans nos colonnes, la mutuelle a prévu de réduire ses frais de fonctionnement et de supprimer environ 20% de ses effectifs à horizon 2027. « Cela concerne entre 700 et 800 postes. Nous ferons ces suppressions sans PSE. Nous allons travailler sur des départs naturels, le non-remplacement de CDD ou des départs à la retraite. Certaines équipes à la DSI vont plutôt grossir et d’autres (RH, fonctions support, comptabilité, environnement de travail) ont déjà commencé à réduire la voilure dès 2023 », précise Frédéric Pauthier. Les équipes commerciales qui sont aujourd’hui dédiées à la vente de contrats individuels seront demain mobilisées pour vendre des contrats additionnels dans une logique de multi-équipement.
Changement d'outil de gestion
En ce qui concerne les systèmes d’information, la MGEN est en train de changer d'outil de gestion. Le logiciel de gestion Orion sera remplacé à terme par la solution de Cegedim. « L’idée est de devenir un assureur collectif et rentable. Nous avons fait une première démonstration sur un parcours utilisateur en décembre et une deuxième il y a 15 jours, pour une mise en production en octobre prochain. La nouvelle organisation a permis de réduire la durée du projet à 18 mois, ce qui est extrêmement court pour ce type de projet. Nous misons sur la dématérialisation et la selfcarisation afin de pouvoir faire face à un grand volume d’adhésions », déclare Arnaud Mejean, DSI de MGEN.
Concernant la gestion du régime obligatoire, « nous souhaitons conserver la délégation de gestion. Nous sommes en discussion avec la Cnam pour voir s’ils peuvent mettre à la disposition de la MGEN leur système d’information », a expliqué le DSI.
[caption id="attachment_1545918" align="alignnone" width="1860"] Le rooftop du siège de la MGEN est ouvert à tous les collaborateurs.[/caption]Donner envie de revenir sur site
L’entreprise propose à ses collaborateurs dont le métier est compatible avec le télétravail un forfait de 50 à 110 jours de télétravail par an, à la main du manager. Dans la conception du siège, la mutuelle a mis les bouchées doubles pour « donner envie aux collaborateurs de revenir sur site ». Le siège dispose de quatre espaces de restauration (cafétéria, brasserie, restaurant italien et self), une salle de sport, une conciergerie, un service médical et un rooftop ouvert à tous les salariés et équipé de connexion wifi et prises électriques.
« Nous avons voulu que les personnes se sentent chez elles. Nous aimerions augmenter le taux d’occupation du bâtiment. Le mardi, mercredi, jeudi, nous tournons autour de 600 à 700 personnes sur site. Le lundi et le vendredi, entre 250 et 300 personnes. Nous avons démarré des travaux avec les managers afin que l’affluence soit plus diluée dans la semaine, par exemple en favorisant les réunions d'équipe sur site le lundi ou le vendredi », signale F. Pauthier qui est en train de renégocier l’accord télétravail avec les syndicats.
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