Complémentaires : Olivier Véran évoque la Grande Sécurité sociale
A l’occasion du 76ème anniversaire de la Sécurité sociale, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a évoqué le scénario d’une grande Sécurité sociale comme une transformation possible pour l’avenir de l’institution.
L’idée d’une Grande Sécurité Sociale a été ouvertement évoquée par le ministre Olivier Véran, lors de son discours de clôture de la Journée de la Sécurité sociale, un événement en ligne avec deux tables-rondes, consacrée à l’anniversaire de l’institution.
« A long terme, la Sécurité sociale a vocation à connaître deux grandes transformations. D’une part, une diversification et modernisation de ses missions pour simplifier la vie des assurés et des agents. D’autre part, la crise nous a amenés à repenser l’assurance maladie obligatoire et interroge sur l’articulation la plus efficiente avec les complémentaires santé au bénéfice des assurés. C’est pourquoi j’ai demandé au Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie de creuser les enjeux opérationnels et financiers de différents scénarios d’articulation entre l’assurance maladie obligatoire et complémentaire dont celui de la Grande Sécurité sociale. Les Français sont particulièrement attachés à leur système de protection sociale. Plus que jamais, ils ont été conscients de la chance qu’ils ont de vivre dans un pays où les solidarités veulent dire quelque chose. La Sécurité sociale à la française représente bien plus qu’un système de protection sociale. C’est une vraie conception de la vie. En France, lorsqu’un patient entre dans un hôpital, nous lui demandons ce qu’il a et pas combien il a », a déclaré le ministre. L’événement organisé par l’Ucanss et les Caisses nationales a abordé les nouveaux enjeux économiques et sociaux de la Sécurité sociale.
Dans une table-ronde précédente, Franck von Lennep, directeur de la Sécurité sociale, a dressé un bilan sur l’impact de la crise sur les organismes de Sécurité sociale. Il a rappelé les mesures en faveur des assurés, et notamment la prise en charge des arrêts de travail dérogatoires ; en faveur des travailleurs indépendants, et notamment la suspension des prélèvements des cotisations et en faveur des établissements de santé, et notamment le maintien de leur financement malgré la baisse d’activité.
Dans son discours, il a fait un lien direct entre la dette de la sécurité sociale et les organismes complémentaires. « Le déficit de la Sécurité sociale atteindra 21 milliards d’euros en 2022. Il y a tout un travail à faire pour construire une trajectoire de retour à l’équilibre. L’ondam prévoit 30 milliards d’euros pour faire face à la crise en 2021 et 2022. Dans cette crise, c’est l’Assurance maladie obligatoire qui a financé tous ces surcoûts alors que les complémentaires ont fait des économies. L’État a récupéré une partie de ces économies mais il convient de souligner les dépenses massives de l’AMO qui est l’assureur en dernier ressort de notre système de santé », a déclaré Franck von Lennep.
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