Scor / Covéa : L'ACPR plaide pour un accord amiable
L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme français de la finance, a plaidé mardi pour une résolution à l'amiable du conflit qui oppose l'assureur Covéa et le réassureur Scor depuis la tentative de rachat menée par le premier sur le second l'an dernier.
"Il nous paraît préférable que ce conflit se règle par le dialogue et par un accord amiable, personne n'a intérêt à ce que cette querelle perdure", a déclaré Bernard Delas, le vice-président de l'ACPR, à l'occasion d'une conférence de presse de présentation du rapport annuel de l'institution.
"Évidemment nous sommes très attentifs" et "en liaison étroite avec les deux groupes par rapport à tout ce qui pourrait affecter leur situation. (...) Le bon fonctionnement de la place est une de nos préoccupations en matière de stabilité financière et l'intérêt bien compris des deux groupes", a ajouté M. Delas.
De son côté, le gouverneur de la Banque de France et président de l'ACPR, François Villeroy de Galhau a évoqué lors de la même conférence "l'importance de l'intelligence collective" et estimé que "c'est un cas où il serait souhaitable qu'elle s'applique".
L'ACPR mène actuellement une mission de médiation auprès de Scor et de Covéa, a appris l'AFP auprès d'une source proche des discussions, confirmant une information publiée mardi par Le Monde. Covéa, poids lourd de l'assurance de personnes en France, et Scor, réassureur français et numéro 4 mondial du secteur, sont depuis neuf mois à couteaux tirés, sous l'oeil incrédule d'une bonne partie du secteur de l'assurance peu habitué à une telle lutte publique. Les deux groupes n'ont en effet pas hésité à rendre public ce conflit et se sont violemment empoignés par médias interposés.
À l'origine de cette guerre, une initiative de Covéa, premier actionnaire de Scor avec un peu plus de 8% du capital, qui a proposé à la fin de l'été 2018 au réassureur de le racheter. Piqué au vif, le réassureur a sèchement rejeté cette proposition et décidé quelques mois plus tard de porter l'affaire devant la justice en poursuivant pénalement Covéa et son patron Thierry Derez, qui siégeait jusqu'à la fin 2018 au conseil d'administration de Scor.
Entre-temps, Covéa a jeté l'éponge et annoncé avoir renoncé à acquérir Scor, mais cette annonce n'a pas suffi à refroidir les ardeurs du réassureur qui a jusqu'à présent maintenu ses poursuites contre M. Derez pour "abus de confiance" et contre Covéa pour "recel d'abus de confiance". Dans le cadre de cette procédure, une première audience est prévue le 24 juin devant le tribunal correctionnel de Paris.
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