Dans un rapport publié le 2 juin, le groupe Vyv détaille l'impact de la crise du coronavirus sur l'activité et la solvabilité des mutuelles qui composent l'UMG.
Après Axa, c'est au groupe Vyv de livrer une première évaluation de l'impact de la crise du coronavirus sur les mutuelles qui constituent l'UMG.
Baisse de près de 15 points du ratio de solvabilité du groupe Vyv
Selon le rapport publié par le groupe mutualiste, l'impact de la crise sur le ratio de solvabilité de l'UMG est d'une dizaine de points. Le ratio S2 du groupe passe ainsi de 178,5% au 31 décembre 2019 à 168,8% au 31 mars dernier. Le ratio de surface financière, qui mesure l'ensemble des fonds propres dont dispose le groupe chute passe quant à lui sous les 200% à 197% (-14,8 points)
Vigilance sur le rebond des prestations pour Harmonie Mutuelle
Pour Harmonie Mutuelle, « il a été observé à partir de la 13ème semaine une baisse globale des prestations relatives aux frais de soins par rapport à l’année 2019 », pointe le rapport. Sans donner de mesure précise, le groupe Vyv note une baisse très marquée des dépenses en dentaire et en optique. Il constate par ailleurs un maintien de l'ordre de 50% de l'activité sur les soins courants. La grande incertitude concerne le rebond des prestations après la crise.
S'agissant du ratio de solvabilité, Harmonie Mutuelle perd environ 9 points entre le 31 décembre et le 31 mars sous l'effet notamment des turbulences des marchés financiers. Il s'établit ainsi à 290,5% à la fin du premier trimestre 2020.
Hausse des hospitalisations pour la MGEN
Si aucun impact majeur n'est attendu sur le chiffre d'affaires du groupe MGEN, « étant donné que la population assurée est en majorité une population individuelle et de fonctionnaires ayant bénéficié d’un maintien de leur salaire sur la période », il a été constaté une hausse des hospitalisations durant la crise. Il est en revanche noté une baisse des prestations sur les autres postes de soins.
En prévoyance, le groupe MGEN anticipe une surmortalité sur les garanties décès. Mais pas de dérive sur les arrêts de travail pris en charge par l'Etat les 3 premiers mois.
L'un des points de vigilance concerne les résultats financiers. Notamment en raison « d'une baisse des loyers issus de l’immobilier en particulier commercial » et « de la constitution de provision pour dépréciation durable sur quelques titres identifiés du fait de l’évolution des marchés », indique le rapport. Enfin, le krach financier a entamé le stock de plus-values latentes du groupe MGEN.
Reste que seule MGEN voit son ratio de solvabilité se contracter, passant de 210,9% à 199,2% entre décembre et mars. Pour MGEN Filia et MGEN Vie, les ratios de couverture demeurent stables.
La MNT sensible à l'écart des spreads
Comme pour les autres mutuelles du groupe, la MNT a observé une hausse des hospitalisations durant la crise - elle l'évalue à +30% - et une baisse des remboursement sur les autres postes de soins.
Là encore la prise en charge par l'Etat des arrêts de travail n'a pas entraîné de dérive. Pour autant, « compte tenu de la composition de son portefeuille d’actifs(69,5% de son portefeuille en placements obligataires au 31 décembre 2019), la MNT a surtout été sensible à l’écartement des spreads entrainant une baisse des plus‐values latente et par conséquence une baisse des fonds propres prudentiels ».
L'impact est significatif sur le ratio de solvabilité puisqu'il perd 18,5 points entre décembre et mars pour atterrir proche de la barre des 100% (117,4%).
Ralentissement sur le front des affaires nouvelles pour la Mgefi
« Les cotisations étant appelées en début d’année, un impact sur le chiffre d’affaires des adhérents présents au 1er janvier 2020 n’est pas attendu. En revanche, un ralentissement sur les affaires nouvelles est anticipé », note le rapport.
Côté prestations, la mutuelle a observé une baisse des remboursements de l'ordre de 21%, favorables aux équilibres techniques. « La Mgefi étant exemptée des calculs prudentiels trimestriels, le ratio de solvabilité n’a pas été recalculé. […] Les sensibilités calculées par ailleurs permettent d’estimer l’impact de la baisse des marchés financiers à moins de 10 points de solvabilité ».
La Mutuelle Mare-Gaillard relativement épargnée
Bien que le portefeuille de la MMG soit constituée d'adhérents assez âgés, il n'a pas été constaté de dérives sur le risque décès en prévoyance. Les territoires d'outre-mer ont été relativement épargnés par le Covid-19.
En revanche, la mutuelle reste vigilante sur le risque d'impayés et sa trésorerie. La composition du portefeuille de la MMG étant extrêmement prudent, l'impact de la crise sur le ratio de solvabilité devrait être très faible.
Entre hausse et baisse de la sinistralité pour Smacl Assurances
Comme pour tous les acteurs de l'assurance dommages, la sinistralité en automobile et en MRH s'est contractée durant la crise. Mais la mutuelle d'assurance anticipe un éventuel rebond des déclarations de sinistres au sortir de la crise. Par ailleurs, la baisse de la sinistralité en dommages du particulier est compensée par la hausse de la charge sur les garanties pertes de recette et pertes d'exploitation. Smacl Assurances craint par ailleurs une recrudescence des mouvements sociaux et des dégradations sur les biens publics. En outre, la crise ayant largement affecté les entreprises, elle pourrait faire face à un risque accru d'impayés.
Comme pour la MNT, Smacl Assurances est sensible à l'écartement des spreads. Les plus-values latentes de la mutuelle d'assurance ont été entamées. Pour autant, son ratio de solvabilité gagne 5,9 points à 136,9% au 31 mars 2020.
Mutex et les risques liés au chômage partiel et aux arrêts de travail
Pour Mutex, les principaux risques concernent le chômage partiel et les arrêts de travail. Ainsi, le chiffre d'affaires « devrait enregistrer une baisse liée à la mise en œuvre du chômage partiel par une partie des entreprises assurées en prévoyance collective, […] ainsi qu’à la défaillance d’une partie des souscripteurs".
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