Courtage : Fin de la trêve entre Aon et Willis Towers Watson
Un an après l'annonce de discussions, puis d'une trêve de 12 mois entre Aon et Willis Towers Watson, les spéculations autour d'un rapprochement entre les deux géants du courtage repartent de plus belle.
Depuis vendredi 6 mars 2020, Aon et Willis Towers Watson peuvent de nouveau discuter d'une possible opération de rapprochement. Il y a un an, après avoir confirmé être au stade préliminaire d’une offre de rachat sur son concurrent, Aon avait annoncé dès le lendemain son intention de ne pas poursuivre son offensive, entrant le 6 mars 2019 dans une trêve (cooling-off period) d'un an avec son homologue.
Mais le marché n'a pas attendu la fin de « pause » pour relancer les spéculations sur ce qui pourrait être la plus grosse opération de M&A du courtage.
D'abord, parce que chacune des maisons entame depuis quelques semaines de chantiers stratégiques importants. Mi-février, Willis Towers Watson confirmait qu'il examinait des « alternatives stratégiques » concernant sa filiale Miller Insurance Services, le courtier laissant peu de doute quant à la vente de sa participation dans le grossiste. Un « dégraissage » qui permettrait d’alléger le groupe avant une opération d'envergure. De son côté, Aon a annoncé fin février la réorganisation de sa gouvernance, avec l'arrivée d'un nouveau président non-exécutif. De quoi alimenter aussi les spéculations autour du courtier.
Ensuite, ce sont les récentes publications d'Elyse Greenspan qui ont relancé les tractations. Il y a quelques jours, l'analyste de Wells Fargo indiquait dans une note les avantages que pourrait tirer Aon du rachat de son concurrent – au-delà de montrer les muscles face à la prise de contrôle de JLT par Marsh & McLennan Companies (MMC) en en septembre 2018. Cette dernière indiquait notamment qu'Aon serait à même d'aider Willis à réduire ses dépenses et à améliorer ses flux de trésorerie de 15% d'ici 2023, ajoutant que les réactions des marchés financiers pourraient être plus favorables qu'il y a un an en cas d’accord entre les deux groupes.
Enfin, comme le rappelle nos confrères britanniques d'Insurance Insider, Willis Towers Watson est également à un tournant de son histoire, puisque John Haley, PDG de l'entreprise entré au groupe il y a plus de 40 ans, doit quitter son poste avant la fin de l'exercice, son successeur devant être nommé d'ici le deuxième trimestre 2020.
De quoi laisser la place à tous les fantasmes...
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