Gras Savoye et les syndicats ont trouvé un accord de méthode quant au plan de restructuration du courtier et ses mesures d'accompagnement, mais toujours avec 234 suppressions d'emplois à la clé.
Le plan de réorganisation de Gras Savoye devrait débuter le 24 octobre prochain. Le courtier a conclu un accord avec quatre des cinq syndicats (CFE/CGC, CFDT, CGT, CFTC sauf FO) "portant sur les mesures d'accompagnement du plan de réorganisation stratégique de Gras Savoye et sur le calendrier de mise en œuvre", indique-t-il dans un communiqué.
Le comité central de l'UES (représentants de chaque comité d'entreprises des différentes entités) doit se prononcer sur cet accord le 24 octobre. Il s'agit d'un vote consultatif. Ce premier accord signé avec les syndicats définit les mesures d'accompagnement du plan. "Nous sommes désormais concentrés et mobilisés sur le reclassement des salariés avec l'engagement de trouver une solution pour chacun", a affirmé Gwénaël Bousquet,DRH du groupe, citée dans un communiqué.
Après d'âpres négociations avant l'été et à la rentrée et une manifestation devant le siège, les organisations syndicales ont obtenu des avancées pour les salariés : meilleures conditions de congés de reclassements suivant l'ancienneté (allocation avoisinant 70% du salaire brut), l'accompagnement des salariés par un cabinet d'out-placement, un suivi des propositions de reclassement interne ou à l'étranger par une commission et une revalorisation des indemnités supra conventionnelles qui sont désormais systématiquement acquises et intègrent les primes récurrentes dans leurs calculs.
"Rien n'est prévu pour les salariés restants"
Mais pour le syndicat FO, non signataire, les propositions demeurent largement insuffisantes quant à la taille du groupe. Surtout, il considère que "ce PSE ne se justifie pas par la situation financière de l'entreprise, qui n'est pas à genoux et même en meilleure santé ces derniers temps, grâce notamment aux départs précédents", explique FO. En outre, selon ses représentants, "l'accord ne précise rien en termes de réorganisation future pour les salariés restants".
Le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), annoncé en mars, prévoit 234 suppressions nettes d'emplois (291 suppressions et 57 créations de postes) en France touchant essentiellement ses services supports : plateformes de gestion, services administratifs et services informatiques afin "de préserver la compétitivité du groupe", d'après Gras Savoye. Les sites d'Ormes, Noisy et Lille sont les plus affectés. L'externalisation des tâches est à prévoir, selon les syndicats.
Le courtier est également engagé dans un LBO où l’actionnaire Willis pourra exercer son option d’achat sur toutes les actions du groupe d’ici à juin 2016. Selon le rapport d'un cabinet d'experts comptables mandaté par le Comité centrale de l'UES, le courtier prévoit une enveloppe de 10M d'euros pour les indemnités de départs cette année. A l’horizon 2015, le bilan financier du PSE resterait négatif à près de 4M d’euros.
À voir aussi
Mutualité Française : Deux directeurs sur le départ
Mutualité Française : Les syndicats contestent le PSE devant les tribunaux
Aésio Mutuelle : L’accord PSE signé à l’unanimité par les syndicats
PSE : La Mutualité Française retravaille sa copie