En 15 ans, le nombre de sexagénaires et d'octogénaires va exploser. La question de la prise en charge de la dépendance et tout particulièrement de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) sera alors cruciale. Aujourd'hui, l'allocation est financée à 70% par les collectivités locales. Mais dans 15 ans, elles ne pourront peut-être plus assumée seule cette prise en charge.
En 2040, selon les projections de l'Insee, la France devrait compter plus de 21 millions de personnes âgées de plus de 60 ans contre 15 millions aujourd'hui. Quant au nombre de plus de 80 ans, il devrait doubler dans les 15 prochaines années.
Se pose alors la question de la prise en charge de la dépendance, et tout particulièrement de l'APA qui concerne les plus de 60 ans en perte d'autonomie. Actuellement, l'allocation pèse quelques 5,5Mds d'euros financés à 70% par les collectivités locales. Mais en 2040, son montant pourrait frôler la barre des 12Mds d'euros. Il sera alors difficile pour les collectivités d'assumer son coût d'autant que ces dernières doivent faire face au baisse des dotations de l'Etat. Elles cherchent donc à faire des économies.
Dans certains départements, le niveau de le montant de l'APA par habitant était déjà très élevé, du fait du faible nombre de cotisants par rapport au nombre de bénéficiaires.
Cliquez sur les départements sur la carte ci-dessous pour avoir les chiffres de l'APA actuels et les projections de population en 2040.Dans les territoires peu peuplés et dans lesquels la population vieillit, la note pourrait s'avérer salée. Car il faut ajouter à cela la construction d'établissements destinés à accueillir les personnes en perte d'autonomie tels que des Ehpad pour lesquels les collectivités mettent également la main au portefeuille.
Création d'un 5e risque, prise en charge sous une forme assurantielle, la question de la dépendance n'est pas encore tranchée. Mais la situation pourrait rapidement devenir urgente.
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