Dépendance : Les Français ne souhaitent pas supporter le coût
La majorité des Français pense que le financement de la dépendance doit relever de la solidarité nationale mais ils rejettent les solutions envisageables dès lors qu’elles auraient un coût pour eux-mêmes.
Le Baromètre santé 360 sur la prise en charge du vieillissement en France, mené par Odoxa, Nehs, la Fehap et la Chaire santé de Sciences Po, montre que la proposition des assureurs de créer une couverture dépendance obligatoire, gérée par des assureurs privés, va à l’encontre de l’opinion de la majorité de Français.
Ainsi, 48% des Français interrogés pensent que le financement des actions en faveur du grand âge et de la perte d’autonomie relève de la solidarité nationale. Uniquement 19% d'entre eux pensent qu'elle relève d'acteurs privés (complémentaires, mutuelles...). L’idée de créer un 5e risque pour couvrir les dépenses liées à la dépendance séduit 73% des Français. En revanche, uniquement 30% sont favorables à l’idée d’augmenter les prélèvements obligatoires (cotisations sociales, CSG…). L’incitation ou l’obligation de souscrire à une assurance dépendance enchante uniquement 23% des répondants, tandis qu’une augmentation de la contribution payée par les utilisateurs des services ne rencontre que 10% d’adhésion. Parmi les solutions proposées, « aucune des réponses » arrive en tête avec 36% des avis exprimés.
L'enquête indique que 59% des Français se sentent concernés à titre personnel par la prise en charge du grand âge et de la dépendance. Cette préoccupation concerne 75% des citoyens européens, 84% des Italiens, 82% des Espagnols et 72% des Britanniques.
La majorité des Français (68%) et des aidants (60%) estime que l’accompagnement du grand âge n’est pas satisfaisante. 68% des Français se disent inquiets sur leur capacité à accéder à l’ensemble de services et aides dont ils pourraient avoir besoin dans le futur. Les problèmes de santé et de revenu sont les plus prégnants.
Maintien à domicile en cas d'incapacité physique
Parmi les solutions pour faire face aux limitations physiques, 56% des Français souhaitent adapter leur domicile pour y rester en bonne santé et en sécurité, et uniquement 13% veulent intégrer un établissement spécialisé. La réponse est diamétralement opposée lorsque la question évoque d’éventuels troubles cognitifs : 43% des Français accepteraient dans ce cas-là d’intégrer un établissement spécialisé.
29% des Français ont prévu une épargne spécifique
Les Français méconnaissent les coûts et les dispositifs de prise en charge de la dépendance. Ainsi, ils sont prêts à consacrer 648 euros par mois pour aller en EHPAD, tandis que le coût médian actuel est de 1.900€ par mois. Uniquement 29% des Français ont prévu une épargne spécifique pour financer leur perte d’autonomie. 40% d’entre eux comptent s’appuyer sur l’aide des proches et 35% ont prévu d’adapter leur logement.
Les Français pensent que le système de santé n’accorde pas assez de moyens à l’aide au maintien à domicile ni aux EHPAD. 86% d'entre eux déclarent que les actions et politiques publiques ne sont pas adaptées aux défis du grand âge et de la perte d’autonomie car trop complexes, inadaptées aux besoins, inefficaces et inaccessibles.
Petite note d’optimisme, 59% des répondants pensent que les nouvelles technologies comme la téléconsultation permettraient d’améliorer la santé des personnes âgées en établissement ou à domicile. Les objets connectés représentent une opportunité pour le maintien au domicile des personnes âgées pour 64% des répondants.
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