Souvent oubliés dans les débats, les aidants sont des acteurs à part entière dans la prise en charge de la perte d'autonomie. A quelques mois de la réforme sur la dépendance, ces derniers demandent la reconnaissance de leur rôle et un meilleur soutient psychologique.
Aujourd'hui, un tiers des familles prend totalement en charge un proche malade, sans aide extérieure. C'est un des principaux chiffres qui ressort d'une étude BVA / Novartis (près de 1.900 personnes sondées) sur le comportement et le rôle des proches dans l'accompagnement des malades, présentée ce mardi lors d'une conférence organisée par le cabinet Psya. On y apprend également que le facteur principal de saturation pour les aidants (à 76%) est le fait de rester plus de 2 heures auprès d'un malade.
Si les aidants sont aujourd'hui indispensables à la prise en charge de personnes en perte d'autonomie, c'est souvent au détriment de leur vie privée, de leur santé et même de leur travail. « Dès 80 ans, la moitié de la population a recours à l'aide d'un proche. Souvent isolés, ces aidant ont aujourd'hui clairement besoin de soutient psychologique et ils ont du mal à le demander », déclare Patrick Bonduelle, administrateur de la fondation Novartis.
La hausse des coûts de santé va demander dans les années à venir une aide des proches encore plus importante, tout comme la hausse des soins à domicile. L'impact est actuellement très important sur la qualité de vie des aidants qui négligent souvent leur propre santé.
Un manque de reconnaissance
Parmi les besoins des aidants, ces derniers demandent plus de reconnaissance de la part des pouvoirs publiques et des professionnels de santé (plus d'encouragements par exemple). Ils ont besoins de ressources (soutien financier et psychologique, besoin d'informations), mais ils ont également besoin de répit. Aujourd'hui, 46% des aidants ont une activité professionnelle et demandent notamment des aménagements de leur temps de travail ou des congés plus simples dans l'entreprise.
Le rôle des assureurs ?
On évoque de plus en plus la possibilité d'intégrer les prestations d'aide aux aidants dans les contrats d'assurance de personnes. Noëlle Bogureau de Caps Actuariat, précise que si une nouvelle offre doit être mis en place, « il faut distinguer la prestation de service, le produit d'assistance (agrément branche 18) ou le produit d'assurance (agrément branche 1 et 2) ». Elle précise ensuite, qu' « il faut connaitre les bénéficiaires ou assurés (faut-il un contrat pour l'assuré lui même ou pour la personne proche dépendante) et distinguer ensuite s'il faut des prestations en espèce (allocation ou capital) ou en nature (information, formation, soutien psychologique, etc). Viennent ensuite les aspects fiscaux et sociaux (cotisations/prestations), puis les aspects tarifaires qui dépendent de la probabilité de survenance et du coût du risque », conclut-elle.
Pour l'heure, peu de contrats d'assurance intègrent l'aide au aidants. La future réforme de la dépendance devra donc prendre en compte la condition des aidants, mais plus que des solutions financières, c'est véritablement un statut que souhaitent les proches des malades. « Les aidants familiaux doivent désormais être reconnus comme des acteurs a part entière dans la prise en charge et le plan d'aide des personnes âgées dépendantes », conclut Gilles Duthil de l'Institut Silverlife.
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