Distribution : "Nous constatons une stabilisation voire une baisse du nombre d'intermédiaires" selon Grégoire Dupont, Orias
Grégoire Dupont est secrétaire général de l’Orias. Dans sa dernière étude, l’organisme met en avant le fait que pour la première fois depuis plusieurs années, le nombre d’intermédiaires n’augmente plus. Explications.
D’après le dernier rapport de l’Orias, le nombre d’intermédiaires n’augmente plus, vous pouvez nous en dire plus ?
Depuis la création de l’Orias en 2007, nous publions régulièrement des analyses, nous avions environ 5% d’augmentation chaque année, parfois 3%, parfois 4%... Pour une fois, nous constatons une stabilisation voir une baisse du nombre d’intermédiaires en assurance. Pour mémoire cela représente 42.300 entreprises.
Pouvez-vous nous donner quelques éléments explicatifs ?
On ne peut procéder que par hypothèse. Il y a d’abord l’effet de la situation économique. La masse assurable diminue, le nombre de contrats aussi, donc l’offre commerciale s’adapte. On peut avoir aussi des choix d’entreprises ou de courtiers de réduire le nombre d’intervenants commerciaux. Nous le voyons pour les mandataires qui sont des commerciaux indépendants.
Enfin, une partie des entreprises inscrites à l’Orias ont une activité accessoire. Par exemple, une concession auto est inscrite, elle vend un véhicule à crédit avec une assurance emprunteur. On retrouve le même cas dans le secteur de l’immobilier. Ces deux secteurs sont en crise donc moins de contrats d’achats de biens sont signés et on dénombre aussi peut-être des arrêts d’activité.
Avez-vous une idée de la situation d’ici un à cinq ans ?
Difficile de le dire. Tout dépendra de la situation économique. Si on revient dans une période de croissance ce sera plus facile. On arrive sur des choix d’organisation. Concernant la catégorie des agents généraux, on note une volonté des compagnies d’avoir des agences moins nombreuses mais de taille pus importante.
Et chez les courtiers, les plus petits se tournent de plus en plus vers les grossistes…
Il est de plus en plus difficile d’avoir des codes apporteurs. Soit on n’arrive pas à en avoir de nouveaux, soit on n’a pas assez de volume. Les courtiers apporteurs sont attirés par les courtiers grossistes mais dans ce cas, on n’aura pas de baisse du nombre, on aura des intermédiaires en plus. Tout dépend si le modèle va perdurer ou s’effriter.
Pendant les Journées du courtage, on a beaucoup entendu parler du nouveau rôle de conseiller du courtier. Le métier a évolué ?
On aura toujours les fondamentaux. Une entreprise ou un particulier aura toujours un enjeu obligatoire ou un souhait d’assurance sur son marché, son activité économique. Ça ne changera pas. Courtiers et intermédiaires sont des professions commerciales où il faut apporter des solutions efficaces. Cela n’évolue pas.
On note quand même une décodification ?
On n’a pas d’informations précises à ce sujet. On a 20.000 entreprises, une masse de courtiers, on entend des choses… Un article d’une revue professionnelle très sérieuse traitait du sujet en septembre. Ces infos ne viennent pas de moi, il apparaitrait que Generali aurait réduit son nombre de courtier significativement sur ces 3 ou 4 dernières années. Ce n’est pas dit publiquement mais je pense que c’est une réalité. Beaucoup de courtiers sont décodifiés à droite ou à gauche.
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