Données de santé : Les IP misent sur Open Health Company
La société Open Health Company spécialisée dans l'analyse des données de santé a bouclé une levée de fonds de 5 millions d'euros majoritairement financés par des institutions de prévoyance.
Le fonds Sisa, co-abondé par les principaux groupes de protection sociale (Bpifrance, AG2R La Mondiale, Réunica, Malakoff Méderic, Klesia, Humanis, Harmonie mutuelle, Ocirp, Ircem, ProBTP et Matmut ainsi que deux assureurs privés) devient le principal investisseur d'Open Health Company. La société vient de finaliser un tour de financement pour un montant de 5M d'euros. Le fonds Sisa est doté de 70M d'€ et est géré par LBO France / Innovation Capital.
Les assureurs ont un intérêt grandissant pour mettre des billes dans Open Health Company qui a créé une plateforme web d'analyse de données de santé en temps réel. Celle-ci recueille et analyse les données de consommation de presque la moitié des pharmacies de France et relatives à près de 250.000 produits de santé. Elle intègre également des données de santé publiques et, à partir de l'année prochaine, les prescriptions médicales des médecins généralistes, qui seront complètement anonymisées.
Les assureurs figurent également parmi le portefeuille de clients d'Open Health Company. Ils sont friands d'études pour évaluer le poids économique d'un produit, comme par exemple la consommation d’homéopathie, afin de pouvoir calibrer leurs prestations en médecines douces dans le cadre d'un contrat complémentaire santé.
Récemment, Open Health Company a également effectué une étude pour Santéclair et 60Millions de consommateurs sur la polymédication chez les seniors. L'on y apprend que 20% des personnes de plus de 65 ans sont polymédiquées car elles consomment régulièrement plus de sept médicaments différents.
Interrogé sur la possibilité d'intégrer également des données issues des complémentaires santé dans la plateforme, le directeur général d'Open Health Company ne s'est pas montré très enthousiaste. « Les institutions de prévoyance travaillent par filière d'activité et possèdent des données propres à chaque branche d'activité. Nos données, en revanche, reflètent des tendances de consommation plus générales, car on ne connaît pas l'employeur ni le secteur d'activité », affirme Jean-Yves Robin, directeur général d'Open Health Company.
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