Il suffit de s'imaginer attaqué sur sa droite pour que le coup vienne de la gauche.
N'y voyez aucune métaphore politique, mais c'est finalement en contournant la ligne Maginot construite mois après mois par les assureurs pour protéger l'assurance-vie de toute nouvelle taxe que le gouvernement va atteindre les assureurs.
La santé a bon dos en France. Souvent stigmatisée comme le plus grand des maux, avec son gouffre – déficit abyssal et récurrent, elle devient le meilleur moyen de récupérer de l'argent sous une forme politiquement correcte. Et le politiquement correct en période pré-électorale, ça compte énormément. A croire d'ailleurs que se comptent plus facilement les électeurs et les sondages que les impacts économiques...
Voyez donc, chers assureurs santé, mutuelles, institutions de prévoyance, une nouvelle taxe arriver. Vous qui financez par une taxe la CMU - « sans aucun droit de regard sur ce budget » comme se plaît à le rappeler un membre d'état major de mutuelle – voyez les contrats solidaires être maintenant taxés à 7% et les non-solidaires à 9%.
Soyons honnêtes, les assurés vont payer. Pour une fois, la hausse sera facile à faire passer, puisqu'elle découle directement des mesures gouvernementales, que c'est pour sauver la France, et que c'est « un effort de chacun à fournir » dixit François Fillon.
On sentait bien hier soir, à 20h et des poussières, que ce n'était pas facile à expliquer : « C'est à dire qu'on a prévu une augmentation de la taxe sur ces contrats (solidaires, ndr) eummmh, qui, eummh, restent eummmh, des contrats intéressants pour leurs détenteurs car ils sont taxés, eummmh, ils sont moins taxés que les contrats normaux (sic) mais c'est là aussi une mesure, qui eummmh, je crois est une mesure de justice, une mesure qui est nécessaire dans le cadre de l'effort qui est demandé à chacun. » François Fillon était beaucoup moins à l'aise que pour les taxes sur l'alcool, le tabac et les boissons sucrées ou le coup de rabot concernant les heures supplémentaires. Notez enfin que la question de ma consœur était « Ça va pas entraîner une hausse des mutuelles ?»
Surtout, le Premier ministre acte d'ores et déjà le fait que la hausse soit répercutée sur les assurés. Avec « l'effort qui est demandé à chacun », on ne parle plus du tout des assureurs mais de l'argent des assurés.
C'est certain : la pilule passera bien mieux maintenant.
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