Edito : Façon puzzle

lundi 20 juin 2022
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Les Français ont tranché dans le vif et réduit à néant nombre d'ambitions par leur vote au second tour des élections législatives. Jean-Luc Mélenchon, qui avait appelé les électeurs à l'élire Premier ministre, restera sur le seuil de Matignon. Emmanuel Macron, qui visait la majorité absolue, devra vraisemblablement composer avec les Républicains. Mais surtout, l'extrême droite, sous la bannière du Rassemblement national, fait une percée fracassante dans l'hémicycle et devient, hors coalition de circonstance, la première force d'opposition à l'Assemblée nationale. Les Français ne "correctionnent plus", ils "dynamitent".

30 jours max

De son côté le secteur de l'assurance est d'ores et déjà assuré de perdre l'un de ses interlocuteurs au gouvernement. 30 jours après sa nomination, Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé et de la Prévention s'apprête à faire ses cartons. Avec Amélie de Montchalin, ministre en charge de la transition écologique et Justine Bénin, secrétaire d'Etat à la Mer, elle fait partie des trois figures du gouvernement à avoir perdu au second tour. Pas de siège à l'Assemblée nationale, pas de chaise autour de la table du conseil des ministres selon la consigne édictée en principe par Emmanuel Macron au lancement de la campagne des législatives. Bruno Le Maire, locataire de Bercy, ne s'était pas frotté aux électeurs et pourrait donc sauver sa tête.

Qui remplacera Brigitte Bourguignon avenue Duquesne ? La question reste entière. A quoi ressemblera le programme mené par Emmanuel Macron sur les questions de santé ? Il n'était déjà pas très clair au moment de la campagne présidentielle. Le morcellement du jeu politique ajoute encore plus d'incertitude. D'autant plus que les Républicains ont un autre atout dans leur manche pour négocier les réformes. Ils sont majoritaires au Sénat.

En coulisses, le lobbying s'annonce également complexe face à une majorité relative. Le désalignement du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif ouvre une période inédite depuis la synchronisation des élections présidentielles et législatives en 2002. Dans les prochaines semaines se préparent « des nuits blanches, des migraines... des ''nervous breakdown'' comme on dit de nos jours ».

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