Epargne-retraite : Les TNS encore sous-équipés

lundi 23 septembre 2019
Image de Epargne-retraite : Les TNS encore sous-équipés

A partir du 1er octobre prochain, les assureurs pourront commercialiser les nouveaux PER destinés à fusionner les anciens contrats de retraite supplémentaires existants sur le marché.

Dans quelques jours, l’une des mesures phares de la loi Pacte pour le secteur de l’assurance entrera en application. Les assureurs pourront en effet commercialiser des Plans épargne retraite (PER).

Ce nouveau produit est destiné à booster la retraite supplémentaire en simplifiant l’offre existante sur le marché. Aujourd’hui, il existe pléthore de dispositifs. Demain, ils seront tous fusionnés en un seul et même véhicule décomposé en trois compartiments.

35% des indépendants équipés

Avec cette simplification, l’exécutif espère dynamiser les versements sur les produits de retraite supplémentaire et ainsi gonfler la retraite par capitalisation des Français. En 2017, il y avait 1,73 actif pour 1 retraité. Or, aujourd’hui, la retraite supplémentaire n’est qu’une goutte d’eau dans l’intégralité du système de retraite en France.

Selon une étude de la Drees, en 2017, elle ne représente que 2,1% des prestations. Un chiffre « en légère augmentation par rapport à 2016, en raison d’une hausse des prestations de retraite supplémentaire plus forte que celle des régimes obligatoires (de base et complémentaires) », indique la Drees dans son édition 2019 « la retraite et les retraités ».

Mais parmi les actifs occupés, les indépendants demeurent les mieux équipés du marché. Ils sont ainsi 35% à détenir un produit de retraite supplémentaire contre une moyenne nationale de 23%. Ce chiffre regroupe les indépendants cotisants à un contrat dit Madelin et les contrats exploitants agricoles.

Bien que premiers de la classe, les travailleurs non-salariés restent sous-équipés. Les deux-tiers d’entre eux n’ont effectivement aucune couverture en retraite Madelin. La tendance est même plutôt à la réduction des effectifs couverts. En 2009, 41% des indépendants cotisaient à un produit retraite (voir graphique ci-dessous). Cette proportion n’a depuis cessé de diminuer pour se stabiliser à 35% en 2015.

Pourtant, l’enjeu pour les non-salariés est de taille. Le taux de remplacement des indépendants sur le régime de base est de 41%.

Et le Conseil d’orientation des retraites (COR) suggère que toutes catégories professionnelles confondues, ce taux devrait continuer de diminuer dans les années à venir. Il devient dès lors crucial de se constituer une retraite. « On comprend mieux la volonté du gouvernement d’avoir voulu réformer la retraite supplémentaire avant celle du régime de base. Il s’agit d’instiller chez les actifs que compléter sa retraite par répartition avec des contrats de retraite supplémentaire va devenir indispensable, analyse le dirigeant d’une compagnie. Il fallait donc lancer la simplification de l’épargne-retraite en premier selon moi ».

Une rente moyenne de 1.800 euros

Mieux équipés que les autres actifs, les indépendants sont aussi ceux qui abondent le plus leurs contrats d’épargne-retraite, avec une cotisation annuelle moyenne de 3055 euros contre 2040 euros sur les Perp et 1645 pour les produits destinés aux salariés, selon les chiffres livrés par la Drees.

Ce montant a d’ailleurs crû de 14,9% depuis 2010. Ce niveau de cotisation s’explique par une entrée plus tardive dans les dispositifs de retraite supplémentaire. Les indépendants de moins de 30 ans ne représentent que 12% des effectifs qui ont souscrit un contrats chez les non-salariés. La moyenne tous actifs confondus est deux fois plus élevée (25%). Le gros des troupes se situe ainsi entre 30 et 49 ans.

Autre point intéressant pour le secteur de l’assurance que nous livre l’étude de la Drees, les indépendants liquident plus facilement leur retraite supplémentaire en rente viagère que les salariés (hors Perco). Ils sont ainsi 83% à avoir fait ce choix, contre 17% qui ont choisi le versement forfaitaire unique.

Une simplification des dispositifs alliée à une nécessité croissante de se constituer un capital pour la retraite et à un patrimoine important aiguise nécessairement les appétits des assureurs. Ils sont d’ailleurs ls mieux positionnés sur ce marché. Ils tiennent 84% du marché de la retraite supplémentaire contre 16% pour les gestionnaires d’actifs. Les assureurs code des assurances représentent d’ailleurs 78% du marché.

Une performance permise par des réseaux de distribution mieux armés que ceux des gestionnaires d’actifs, à savoir les courtiers et les agents généraux.

Contenus suggérés