Étude : Insurtech, ces inconnues du grand public
Une étude réalisée par OpinionWay pour Mazars relève le cruel manque de notoriété des insurtech auprès du grand public.
L'afflux de liquidité n'est absolument pas synonyme de celui de notoriété d'après une étude OpinionWay pour le cabinet Mazars*. Si les insurtech communiquent beaucoup sur les dizaines de millions d'euros levés, elles restent majoritairement inconnues du grand public. Seuls 4% des Français connaissent le terme « insurtech ». Ce chiffre monte à 25% chez 25-34 ans.
« Une grande partie des insurtech en France et en Europe sont tournées vers du service aux assureurs, du BtoB, voire opèrent en marque blanche, analyse Vincent Morez, associé secteur assurance chez Mazars. Elles sont d'ailleurs nombreuses à avoir pivoté pour se réorienter vers le BtoB ».
Pour se faire une place au soleil, les insurtech vont en outre devoir s'armer de patience. « Les Français ont un rapport de confiance avec leur assureur. Ce lien est long à mettre en place », poursuit Vincent Morez. Pourtant au regard des aspirations des Français, elles ont clairement une carte à jouer.
Des doutes sur l'intelligence artificielle
« La demande de nouveaux services est importante », juge l'associé au cabinet Mazars. Ils sont ainsi 65% à déclarer être prêts à utiliser des services d'assurance à la demande. Et plus particulièrement sur les nouvelles mobilités comme la location en AirBnB. Quelques initiatives ont vu le jour en automobile ou en affinitaire, mais très peu en MRH.
Ces aspirations restent toutefois mâtinées d'inquiétude sur l'usage des données. La méfiance est de mise autour de l'intelligence artificielle. Pour deux tiers des sondés, elle représente un danger pour les libertés individuelles. Ils sont en outre 64% à estimer que le bénéfice sera avant tout pour l'assureur. Seuls 40% analyse l'intelligence artificielle comme un moyen de mieux comprendre leurs risques et, in fine, tarifer au plus juste.
Le rôle clé du conseiller physique
En contradiction avec ces craintes, 56% des Français pourraient transmettre leurs données personnelles sur leur vie de tous les jours, santé incluse, pour profiter d'offres plus proches de leurs besoins. « Ils ne sont pas prêts à les partager avec tout le monde. Les assureurs traditionnels bénéficient de ce crédit de confiance. Les insurtech vont plus vite que les assureurs sur ces sujets, mais elles sont bloqués par ce sujet du tiers de confiance », souligne Vincent Morez.
Et pour incarner ce tiers de confiance, le conseiller physique reste privilégié par les assurés. Ils sont 57%, toutes tranches d'âges confondues, à le plébisciter pour la souscription et la gestion de sinistres. Seuls 11% des sondés affirment pouvoir s'en passer pour gérer leur contrat. Les chatbots, les emails ne sont alors perçus comme des outils pour améliorer le service et non pour remplacer le conseiller physique.
*Etude réalisée auprès de 1 042 personnes entre les 17 et 18 janvier 2019
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