La branche de l’assurance signe un nouvel accord relatif à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et à la formation professionnelle.
La Fédération française de l’assurance et quatre organisations syndicales (CDFT, CFE-CGC, UNSA et CFTC) ont signé en septembre dernier un nouvel accord GPEC et formation professionnelle. L’accord s’étend jusqu’en 2022 et prend en compte les mutations organisationnelles, culturelles et technologiques des dernières années. Le texte permet également de décliner dans la branche la réforme sur la formation professionnelle de 2018.
« L’accord se décline en trois axes forts : anticiper les évolutions des métiers, favoriser l’insertion via l’alternance et développer les compétences des collaborateurs tout au long de la carrière », indique Cathy Riffaut, responsable du département emploi et formation à la FFA.
Sur le premier axe, l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance (OEMA) est désigné comme un outil de diagnostic et de prospective de la branche. Dans le cadre de cet accord, l’OEMA va étendre son champ d’intervention dans le domaine de l’interbranche, notamment pour étudier les phénomènes de mobilité professionnelle avec des branches connexes comme celle du courtage, des agents généraux et de l’assistance.
Record sur l'apprentissage
Concernant l’insertion, l’apprentissage devient la voie privilégiée de l’embauche. La branche s’apprête à battre tous les records sur les embauches d’alternants malgré la crise. Ainsi, l’alternance et la professionnalisation vont augmenter de 10% en 2020, selon les estimations d’Alexis Meyer, directeur des affaires sociales de la FFA. « Nous observons depuis des années cette tendance à la hausse sur l’apprentissage. Les aides de l’État sur ce type de contrats suite à la crise économique y ont probablement contribué, mais la tendance était déjà là », indique ce dernier. L’accord prévoit également une valorisation de la fonction du tuteur des jeunes en apprentissage ou professionnalisation.
Par ailleurs, l’accord prévoit de nombreuses actions de promotion des métiers de l’assurance à destination des collégiens, lycéens et de la population en général. Ces actions sont confiées à l’Atlas, l’opérateur de compétences (Opco) de la branche. L’objectif est de faire connaître la pluralité des métiers du secteur via des partenariats avec des acteurs de proximité (centres de formation).
Enfin, les acteurs de l’assurance s’engagent à poursuivre les actions de formation à destination des leurs salariés. « L’accord incite à la co-construction des parcours de formation et à la valorisation des parcours par la voie de la validation d’acquis de compétences (VAE) », indique Cathy Riffaut. Aujourd’hui, 65.000 collaborateurs de la branche sur un effectif global de 150.000 ont déjà passé le Certificat digital assurance (CDA), développé par la branche.
« Les efforts des entreprises d’assurance en matière de formation représentent le double de celui prévu au niveau national », indique Alexis Meyer. Les quatre organisations syndicales signataires de l’accord ont salué le texte définitif. « Les négociations ont commencé fin 2019. Nous avons discuté âprement certains points et à l’arrivée, nous n’avons pas oublié personne : ni les apprenants, ni les seniors ni les handicapés. Cet accord est une première pierre vers une politique de formation plus dynamique », indique pour sa part Thierry Tisserand, de la CFDT.
L'abondement du CPF reste facultatif
Parmi les points d’achoppement entre la FFA et les organisations syndicales, figure l’abondement du compte professionnel de formation par l’employeur. « Nous aurions aimé un accord plus normatif sur ce point, mais nous n’avons obtenu au final qu’une incitation pour les entreprises », regrette Joël Mottier de la CFE-CGC. « Nous aurions souhaité un abondement obligatoire sur le CPF par l’employeur. Ce sera pour la prochaine fois », renchérit Marie-Pascale Duvernois (UNSA). La FFA, de son côté, indique qu’il est préférable de laisser à chaque entreprise le choix d’abonder le CPF des salariés qui en ont le plus besoin.
Un autre point de discussion avec les syndicats concerne la périodicité des entretiens professionnels. L’accord oblige les entreprises à mener trois entretiens professionnels tous les six ans. « Sur les entretiens professionnels, on a eu des périodes un peu chaudes pendant la négociation. Nous espérons que cet accord de branche va optimiser les dispositifs de formation, aider à améliorer la qualification des salariés, aider à valoriser les compétences individuelles et améliorer la gestion des carrières, en espérant que les entreprises suivront ce modèle avec toujours plus de priorité pour les salariés », déclare Muriel Tardito, de la CFTC.
À la demande des organisations syndicales, l’accord encadre également le temps de formation en dehors du temps de travail. « Les actions de formation non obligatoires, inscrites au plan de développement des compétences de l’entreprise peuvent se dérouler en tout ou partie hors du temps de travail, dans la limite de trente heures par an et par salarié. Pour les salariés dont la durée de travail est fixée par une convention de forfait jours ou en heures sur l’année, cette limite est fixée à 2% du forfait », indique le texte.
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