Face aux défis de la transition numérique, la Fédération bancaire française, la Fédération Syntec et France Assureurs publient un livre blanc sur l’emploi qualifié.
A quelques semaines du coup d'envoi de la campagne électorale, les représentants des banquiers, assureurs et bureaux d’études formulent des propositions concrètes pour promouvoir l’emploi qualifié. Les employeurs demandent un renforcement des compétences, un meilleur équilibre des bassins d'emploi dans les territoires, et un cadre social et fiscal plus avantageux. L'objectif est de répondre aux défis de la transformation numérique des prochaines années.
Le livre blanc souligne le développement de l’emploi qualifié en France pendant les dernières années et sa contribution au dynamisme économique. Mais également le décalage entre les formations disponibles et les compétences requises dans les entreprises.
Dans le cadre du premier volet dédié aux compétences, les auteurs du livre blanc demandent une révision du financement de la formation professionnelle, aujourd'hui exclusivement à la charge des employeurs. Ils proposent de mobiliser le fonds du plan de relance européen et le fonds social européen. Par ailleurs, ils souhaitent un dialogue plus fluide entre le système éducatif et les branches professionnelles afin d’ajuster les formations aux besoins des entreprises.
En outre, le livre blanc propose d’ouvrir l’apprentissage à tous afin de permettre les reconversions des emplois qualifiés. « Un jeune actif qui débute aujourd’hui sur le marché du travail changera quatorze fois d’emploi au cours de sa carrière », pointe Florence Lustman, présidente de France Assureurs. C’est pourquoi les trois fédérations veulent rendre le projet de transition professionnelle (PTP) accessible à tous quel que soit le niveau de diplôme et faciliter l’accès au dispositif des transitions collectives (Transco) afin de permettre les reconversions entre secteurs différents.
Le livre blanc prône par ailleurs un renforcement de la présence des femmes dans les filières scientifiques et techniques. Par exemple, en fixant des objectifs de mixité dans les enseignements de spécialité au lycée.
L'exode des cadres vers les villes moyennes
Après les compétences, le deuxième axe du document est le rééquilibrage territorial des zones d’emploi, aujourd'hui trop centrées sur les métropoles. Les trois fédérations encouragent les pouvoirs publics à déconcentrer les services publics dans les territoires. L’idée c’est d’accompagner le souhait des cadres de s’installer dans des villes moyennes en y créant des écosystèmes quasi métropolitains. Lignes de grande vitesse, développement de la 5G, écoles de qualité partout dans le territoire vont contribuer à réinvestir les villes moyennes par les cadres.
La dernière proposition, d’ordre fiscal, a été également formulée par le Medef. Elle consiste à garantir une stabilité fiscale et sociale aux salariés qualifiés et leurs employeurs. Voire, si possible à « baisser les charges sociales salariales sur les emplois rémunérés entre 2 et 4,5 fois le smic ». L'objectif de cette mesure est de maintenir la compétitivité de la France face à d'autres pays avec un cadre fiscal et social plus avantageux comme l'Allemagne.
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