Grande Sécu : "L'abandon du projet est une bonne nouvelle pour la France"
À l'occasion d'un déjeuner presse, l'Association des Assureurs Mutualistes (AAM) a réagi à l'annonce de l'abandon du projet de Grande Sécu révélé par nos confrères du Point.
Selon le Point, le projet de Grande Sécu exploré par le HCAAM et largement poussé par le ministère des Solidarités et de la Santé est abandonné. « C'est une bonne nouvelle pour la France », a commenté Thierry Martel, directeur général de Groupama et vice-président de l'Association des Assureurs Mutualistes. Depuis plusieurs semaines, le secteur est vent debout et uni comme jamais pour empêcher la réalisation de ce scénario. Destruction d''emploi, création d'une médecine à deux vitesses ou encore chiffrage aléatoire sont quelques-uns des arguments avancés par les organismes complémentaires.
Pourtant, si Thierry Martel loue « l'unité des Ocam contre ce projet », l'abandon du projet ne vient pas du lobbying intense mené par les différentes fédérations du secteur. « C'est le président de la République qui a tranché et Emmanuel Macron n'est du genre à céder aux pressions du lobbying, à plus forte raison quand il vient des assureurs », lance-t-il. Selon Le Point, certains arguments auraient toutefois porté leur fruit comme l'impact sur l'emploi en cas d'absorption d'une partie de l'activité des ocam par l'Assurance maladie.
L'idée de la Grande Sécu avait pris corps à la publication d'un rapport de Nicole Notat au mois de juillet 2020 dernier. Puis le ministre des Solidarités et de la Santé avait enjoint le HCAAM à inclure la faisabilité de ce scénario sur ses travaux à propos de l'articulation entre assurance maladie obligatoire et organismes complémentaires. « Je ne me rappelle pas avoir déjà vu un ministre donner des ordres à une autorité indépendante », a ironisé Thierry Martel. Pour Paul Esmein, directeur général adjoint de Covéa et Adrien Couret, directeur général d'Aéma Groupe et tous deux vice-présidents de l'AAM, le débat était mal posé dès le départ. « Il faut s'interroger sur comment faire pour avoir un système de soins bien financé », estiment-ils.
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