L’inquiétude des autorités concernant les méthodes de distribution des unités de compte grandit, tandis que Groupama Gan Vie présente et audite un algorithme des profils clients auprès de l’ACPR.

Lors de la présentation de son rapport 2020, l’ACPR et l’AMF pointaient du doigt un manque de conseil envers les épargnants vis-à-vis des conditions, des frais et des risques provenant d’un investissement en unités de compte. L’ACPR « continue à relever des insuffisances dans l’application de la réglementation issue de la DDA concernant le devoir de conseil. Il ressort des contrôles effectués que le conseil délivré au client n’est pas suffisamment formalisé, les motivations justifiant le caractère approprié du contrat proposé au client n’étant pas toujours présentées par des explications adaptées à la complexité du produit et au niveau de connaissances et d’expérience du client », indique le rapport 2020 du pôle commun.

La robotique au service du conseil

De son coté, Groupama Gan Vie met à disposition depuis 2019, un algorithme des profils clients utilisable par l'ensemble de son réseau de distribution. Présenté et audité auprès de l’ACPR, l’algorithme joue un rôle central dans le conseil client en identifiant le type de profil, les attentes du souscripteur vis-à-vis de son produit d’épargne et le type de contrats vers lequel il est préférable de se tourner. « 90% de nos affaires ont bénéficié de conseils basés sur cette algorithme», indique Jean-François Garin, directeur général adjoint du Groupe Groupama, en charge des activités vie. « Il permet une surveillance plus importante du marché mais également une vue sur les profils avec qui l’on traite. C’est de cette manière que l’on comptabilise, parmi les nouvelles affaires, un taux moyen d’unités de compte d’environ 52% sur 2020 et 55% sur 2021 », précise le directeur général adjoint.

Néanmoins, Groupama Gan Vie appliquera des frais d’entrée dans le cas où le client ne suit pas les conseils reçus, comme par exemple la volonté d’une part de fonds en euros trop importante. En effet, la stratégie coercitive qui implique de faire barrière aux fonds euros en appliquant une contrainte de frais si le portefeuille des épargnants ne se constituent pas d’un minimum d’unités de compte est largement utilisée sur le marché.

Avec des partenariats noués dès 2018 avec Blackrock, M&G, et sa propre société de gestion Groupama AM, la marge de manœuvre des distributeurs permet aujourd'hui de jongler entre sept unités de compte différentes. La gestion en architecture ouverte facilite la diversification dans l'assemblage des contrats.

Un futur outil pour les courtiers ?

Seuls les produits retraite de Groupama Gan Vie sont aujourd’hui distribués par les courtiers du secteur, dont la majorité sont des produits de retraite collective. Néanmoins, Jean-François Garin a annoncé sa volonté d’en faire profiter les intermédiaires dans le cas d'une distribution de contrat d'assurance vie par les courtiers.

Une option plus responsable

Dans une approche responsable, le directeur général de Groupama Gan Vie souhaite enrichir son profil ISR en lançant une gamme complète avant la fin de l'année. « Ces fonds ont aujourd'hui tendance à être considérés comme un fourre-tout que l’on ne souhaite pas promouvoir pour éviter le greenwashing », indique Jean-François Garin. La filiale a néanmoins l'ambition d'un produit sans verdissement de façade, et se donne jusqu’à octobre pour préparer sa nouvelle gamme.