Les négociations pour la mise en place d’une mutuelle d’entreprise au sein du groupe Vyv ont tourné au vinaigre. Explications de Cécile Lassus-Carrois, DRH du groupe.
Les organisations syndicales du groupe Vyv (CFDT, CGT, CFE-CGC et UNSA) ont rejeté en bloc l’accord-cadre sur les frais de santé proposé par la direction. Le texte prévoyait la mise en place d’un socle de garanties santé dans les différentes entités du groupe, comme révélé par La Lettre de l’Assurance.
Cécile Lassus-Carrois, DRH du groupe, revient sur l’origine de cette négociation : « L’idée de négocier sur les frais de santé est née en 2019. En tant qu’acteur de la protection sociale, nous ne pouvions pas être absents sur ce sujet. La crise covid a renforcé la place de la santé au cœur des préoccupations des Français mais a repoussé notre calendrier de négociation », explique la DRH du groupe.
Le plan d’entreprise Vyv 2025 a permis de définir l’ambition RH du groupe autour de 5 leviers. Dans le cadre du cinquième levier intitulé « œuvrer pour le capital santé de nos collaborateurs », syndicats et direction ont ouvert en novembre 2021 une négociation sur le contrat santé d’entreprise.
Une situation très hétérogène
Aujourd’hui, au sein du Vyv il y a 70 contrats frais de santé différents. L’objectif de la négociation était de créer un socle commun de garanties santé, qui respecte les 17 conventions collectives présentes au sein de l’entreprise. « Trente entités du groupe étaient en-dessous du socle de garanties et devaient se mettre à niveau », explique Cécile Lassus-Carrois.
Parallèlement, la direction du groupe s’engageait à améliorer la participation employeur sur le financement de la mutuelle d’entreprise. L’accord prévoyait que les entités du groupe qui offraient une participation employeur en-dessous de 75% augmentent leur prise en charge de 5 à 10 points.
Augmenter la participation employeur
« Si notre projet avait été adopté, la participation employeur moyenne des contrats santé du groupe allait passer de 57% à 66%. L’idée n’était pas d’imposer un contrat unique, mais de tirer tout le monde vers le haut. Il était prévu de préserver la diversité des contrats, mais à l’intérieur d’un cadre. Le coût pour le groupe Vyv de la mise en place du socle de garanties et du relèvement de la participation employeur est estimé à 4 millions d’euros », explique la DRH.
Harmonie et MGEN devaient être les porteurs de risques du contrat socle. Une trentaine d’entités du groupe qui n’offraient pas un niveau de garanties suffisant devaient rejoindre ce contrat socle permettant de mutualiser les risques.
Le pouvoir d'achat cristallise la négociation
Les organisations syndicales ont considéré que le passage au contrat socle allait renchérir le coût de la couverture pour certains salariés, malgré l’augmentation de la part employeur. « Le sujet du pouvoir d’achat est devenu la sensibilité principale des organisations syndicales. Elles ont focalisé sur le niveau de cotisations, sans prendre en considération les bénéfices en matière de montants de remboursement ou la baisse du reste à charge. Quand bien même l’augmentation de la cotisation mensuelle était de deux euros par mois, les organisations syndicales ont jugé cette augmentation difficilement explicable pour les salariés dans le contexte actuel. Même si cela allait permettre de réduire le reste à charge. Je pense que le sujet est très technique et que le temps d’appropriation n’a pas été suffisant pour bien appréhender le sujet », analyse la DRH du groupe.
À la suite de la non-signature de l’accord, les accords en vigueur dans chacune des entités persistent. Cécile Lassus-Carrois regrette de ne pas avoir abouti à une signature et évoque un « problème de timing ». « De part et d’autre, nous souhaitons à terme trouver un accord sur le sujet. Il est nécessaire de continuer à travailler avec les organisations syndicales sur ce sujet, car cela fait sens et cela amènerait du progrès social au sein de l’entreprise », conclut Cécile Lassus-Carrois.
Contactées par News Assurances Pro, les organisations syndicales n'ont pas souhaité commenter officiellement leur position.
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