Innovation : Les coups de coeur 2019 de la rédaction

Le marché des assurtechs a pris une ampleur particulière en 2019 avec des levées de fonds de plus en plus significatives ! Toutefois, dans la jungle des solutions existantes en France et à l’étranger (près de 4000 dans le monde actuellement), il est nécessaire de revenir aux fondamentaux et d’analyser leur apport de valeur, et la manière dont elles comptent aider le marché de l’assurance. Voici un tour d’horizon de ce qu’il faut retenir en 2019 !

Trouver son marché ou mourir !

Les assurtechs, comme toutes startup, fonctionnent souvent sur un principe de levées de fonds pour financer leurs développements. Or, s’il n’y a pas de marché pour leur offre (quelle qu’en soit la raison), elles ne trouvent pas de « traction » commerciale pour développer véritablement leur activité.

Dans ce cas, il devient illégitime pour les prêteurs/investisseurs/capital riskers de continuer à les financer. C’est ce qui s’est passé en 2019 avec une première vague d’arrêts d’activité pour des startups qui semblaient installées dans le paysage français. C’est le cas en 1er lieu de Valoo, autour de l’assurance à la demande, qui a dû stopper ses activités en juin.

Wecover a également mis la clé sous la porte. Au début de l’été 2019, la start-up a cessé de placer tout nouveau contrat et s’est retiré du marché. Créée en 2016, elle avait bouclé début 2017 une levée de fonds d’amorçage de 500.000 euros qui lui avait permis de lancer son offre d’assurance automobile collaborative dont le risque était porté par Suravenir Assurances, filiale du groupe Crédit Mutuel Arkéa.

Fizzy et Youse : la fin de 2 expérimentations majeures

Axa a stoppé l’expérimentation Fizzy en octobre. Cette assurance annulation de vols appuyée sur une blockchain était, bien que l’usage de blockchain ne soit pas indispensable, la principale expérimentation de cette technologie pour l’assurance en production en France.

De la même manière la solution Youse de CNP Assurances, développée en intrapreneuriat et dédiée à la garantie des locataires, a terminé ses activités à l’automne.

Dans les deux cas, les compagnies ont peu communiqué, préférant rester discrètes. Toutefois, même stoppés, ces projets peuvent être considérés comme des réussites, du fait de la capacité de telles structures à faire aboutir ce type de démarches.

Le début des synergies

En termes de démarche, l’événement de l’année a été l’annonce du lancement, en janvier 2019 du Wealth Cockpit. Ce projet est une synergie entre 8 startups, qui ont choisi de s’associer pour proposer une offre conjointe mêlant l’essentiel de leurs forces.

Cela permet de proposer une offre cohérente et modulaire autour d’un processus métier complet. Dans la course à la survie ce sera peut être la solution d’avenir !

Les autres réussites de 2019

La plus grosse réussite internationale vient des états-Unis avec un rachat massif de la start-up Assurance IQ par l’assureur Prudential pour la modique somme de 2,35 milliards de dollars. Pour mémoire, Assurance IQ est un distributeur digital… De quoi prouver qu’il y a une valeur pour les assureurs et bien sûr donner le tournis !

Toujours à l’international, le début de l’été est marqué par l’arrivée de Lemonade sur le marché américain. La start-up qui a fait ses armes outre-Atlantique débarque en Allemagne à travers un partenariat de réassurance noué avec la filiale locale du groupe Axa. Lemonade est positionnée sur l’assurance habitation.

En France, dans les points notables, on notera la belle progression de Luko qui commence à être bien visible dans l’assurance habitation, et surtout le nouvel agrément d’assureur attribué par l’ACPR à Seyna pour de l’assurance dommages ! Une première depuis l’agrément de la Mutuelle des Motards en 1983 (voir page 43).

Un record qui tombe en 2019

Au début du mois de février, Alan annonce avoir levé 40 millions d’euros. Un record sur le marché de l’insurtech en France. Cette annonce intervient moins d’un an après un tour de table de 23 millions d’euros, ce qui porte à 75 millions d’euros le montant total des fonds levés par l’entreprise depuis sa création en février 2016.

Cette levée s’est essentiellement effectuée auprès du fonds de capital risque Index Ventures. L’ambition d’Alan est d’accélérer son développement sur le marché français de l’assurance santé

Nos start-up « coup de cœur » à suivre en 2020

Dans les assurtechs françaises montantes et à suivre en 2020, quelques-unes retiennent sérieusement notre attention :

• En santé : FASST (dématérialisation de l’assurance santé collective) et Nouveal (dépistage du risque de rechute en hospitalisation) ;
• En prévoyance / retraite : maretraite.fr et masuccession.fr (ingénierie patrimoniale digitalisée), ainsi que les solutions de « testament digital » comme Grantwill, très à la mode en ce moment, pour transférer ses données numériques à ses proches après le décès ;
• En cyber assurance : Ozon en partenariat avec SwissRe Corporate Solutions ;
• En dommages : Odopass et son carnet d’entretien connecté et Monuma pour l’estimation du patrimoine et la traçabilité dans le temps en blockchain ;
• En distribution : On suivra également Easyprice.io très similaire à Lya (ou Open Brokers en Belgique) qui centralise les offres d’assureurs pour les courtiers, ou encore le courtier digital Quartz et ses solutions technologiques innovantes ;
• En marketing : On sera très attentif aux travaux de My Data Is Rich qui permet de travailler le tunnel d’acquisition de leads de manière atypique.

Avec Joël Bassani, fondateur de JinnBee