Health tech : Ces jeunes pousses qui cherchent à grandir

Plusieurs acteurs de la complémentaire santé ont conclu des partenariats avec Médecin Direct, Deuxiemeavis.fr ou Qalyo, des health techs qui souhaitent passer à la vitesse supérieure.

Médecin Direct a signé avec 50 complémentaires

Depuis décembre 2015, Médecin Direct propose des services de téléconsultation par téléphone et visioconférence. Le service est proposé par certaines entreprises et par des complémentaires santé. Une quarantaine de médecins travaillent pour Médécin Direct, en complément de leur activité en cabinet. Aujourd’hui, François Lescure, son fondateur, revendique plus de 10 millions de bénéficiaires et des partenariats avec une cinquantaine d’assureurs, mutuelles et maintenant des courtiers grossistes. April Santé Prévoyance a été le dernier à avoir annoncé son partenariat avec Médecin Direct pour proposer un service de téléconsultation dans le cadre de sa nouvelle offre individuelle.

80% des utilisateurs de Médecin Direct affirment que la téléconsultation a résolu leur problème de santé. Dans une étude récente, Médecin Direct analyse les économies potentielles de son service dans quatre pathologies différentes. Par exemple, pour une cystite sans aggravation, l’économie est de 510 euros : 145 euros pour le patient, 165 euros pour l’ocam et 210 euros pour l’ État.

Médecin Direct prépare une levée de fonds qui devrait être bouclée d’ici la fin de l’année. La société affirme qu’elle ne souhaite pas compter d’assureurs parmi ses actionnaires, à la différence de Mes Docteurs, qui a été acheté par le groupe Vyv.

Parmi les projets de développement, Médecin Direct travaille sur la création d’une brique d’intelligence artificielle pour accompagner les médecins dans le diagnostic et la prescription. En fonction des réponses du patient, l’outil devrait proposer au médecin des hypothèses de diagnostic grâce à une boucle de machine learning.

Deuxiemeavis.fr lève 2,5 millions d’euros

Dans un contexte médical surspécialisé, il est difficile pour le patient de se retrouver dans l’offre de soins. « En cas de maladie grave, il y a une vraie inégalité d’accès à l’expertise médicale : inégalité territoriale et sociale », constate Pauline d’Orgeval, co-fondatrice de Deuxièmeavis.fr. Depuis 2016, la start-up permet aux patients atteints d’une maladie grave, sur recommandation d’un médecin traitant, de transmettre leurs documents médicaux et d’obtenir en moins de sept jours un avis d’un médecin expert. Cet avis est ensuite envoyé au médecin traitant et constitue une des pièces du dossier.

« Le plus difficile est d’obtenir un dossier complet. Certains patients ne savent pas qu’ils ont le droit de se voir remettre leur dossier médical », indique Pauline d’Orgeval. Le service inclut également un accompagnement global en cas de problème de santé et une écoute téléphonique pour aider les patients à préparer les consultations.

Deuxiemeavis.fr couvre 300 pathologies différentes, mais 30% des cas concernent la cancerologie. Le service permet souvent aux patients de se rassurer et d’adhérer plus facilement au protocole de soins proposé par le médecin, mais dans 25% des cas, l’avis médical est divergent.

Deuxiemeavis.fr est un service proposé uniquement en BtoBtoC, en inclusion dans certains contrats de Malakoff Médéric, Audiens et Santiane. Deux modèles économiques sont possibles : le service peut avoir un coût variable en fonction de l’usage ou bien un coût fix en fonction du nombre de bénéficiaires potentiellement couverts. La start-up vient de boucler une levée de fonds de 2,5 millions d’euros dans laquelle ont participé Malakoff Médéric, Covéa et Allianz.

Qalyo pour un meilleur suivi des maladies chroniques

Qalyo est une application mobile développée par des professionnels de santé qui permet de suivre et maîtriser ses données médicales. Le patient recueille sur son smartphone des données sur son poids, son indice de masse corporelle, son activité physique, son cholestérol, sa tension, sa nutrition. Dans un endroit unique et sécurisé sont stockées toutes les données de santé. La santé de chacun « est analysée selon les règles médicales établies par la Haute Autorité de Santé », assure Qalyo.

L’application permet d’analyser des données issues d’objets et dispositifs médicaux connectés car Qalyo est inter-opérable avec les principales marques d’objets connectés : Withings, iHealth, Fitbit et Jawbone.

Qalyo analyse les informations et offre des conseils personnalisés, notamment aux personnes atteintes de certaines maladies chroniques. L’application recommande aux patients d’échanger avec son médecin les analyses et conseils de Qalyo. En revanche, l’application ne peut en aucun cas remplacer la relation patient-professionnel de santé. Qalyo permet également d’archiver les bilans biologiques et le suivi de certaines maladies. dans sa version destinée aux structures de soins. Qalyo est actuellement testée en mode ciblée par trois organismes complémentaires. Elle est également proposée par des centres de soins afin de digitaliser le suivi des patients à leur sortie d’hospitalisation et de coordonner les soins entre la ville et l’hôpital. La start-up, créée en 2014, dit vouloir promouvoir le mieux vivre afin que les personnes restent en bonne santé le plus longtemps possible, en France et à l’international.