Insurtech : Opera Tech lève 1 million d’euros auprès de la Fnim

mardi 5 octobre 2021
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La Fnim se dote d’un fonds d’investissement et participe à la première levée de fonds de la toute nouvelle insurtech Opera Tech.

La fédération nationale indépendante des mutuelles (Fnim) ne veut pas laisser passer le train des insurtech. Selon nos informations, la fédération mutualiste a décidé de créer un fonds d’investissement, appelé Opera Venture, qui souhaite investir dans de jeunes entreprises de différents domaines dont la santé.

Opera Venture a réalisé un premier investissement dans Opera Tech d’un montant d’un million d’euros dans lequel ont participé 8 mutuelles de la Fnim et la fédération elle-même. « Nous pensons que nos activités santé sont terriblement encadrées et formatées, avec des paniers de soins et bientôt des tarifs définis par les pouvoirs publics. Grâce à cet investissement, nous allons bousculer nos métiers et disrupter la banque et l’assurance. Nous pensons que pour mieux répondre aux attentes de nos assurés, nous devons sortir du carcan du contrat responsable », déclare Philippe Mixe, président de la Fnim.

En route vers l'agrément

Avec cette première levée de fonds seed, la Fnim amorce le lancement d'Opera Tech. L'insurtech souhaite par la suite attirer des fonds d’investissement et vise les 15 millions d’euros de capital. Son fondateur, Julien Garcia est l'ancien coordinateur du projet Solvabilité 2 à l’ACPR et a représenté le gendarme français de l’assurance auprès de l’Eiopa pendant la rédaction de la directive. Julien Garcia est également associé du cabinet d’actuariat Garcia Rochette & Associés qui a aidé d'autres insurtech à obtenir leur agrément d’assurance. Si aujourd'hui Opera Tech est une société de courtage, l’idée de Julien Garcia est de demander l’agrément de l’ACPR pour Opera Tech après sa prochaine levée de fonds.

« La majorité de start-up du secteur de l’assurance ont simplifié la souscription et la gestion, mais proposent des produits très conventionnels au même prix que les acteurs historiques. Nous souhaitons créer des garanties plus intelligentes, mieux conçues, avec des services que les autres n’ont pas. Le vrai problème des insurtech sont les coûts d’acquisition. Nous préférons capitaliser sur les partenariats, comme celui avec la Fnim. Cela va nous permettre de nous lancer auprès d’un premier vivier d’adhérents », indique Julien Garcia.

Une alternative au tiers payant

Autre particularité, Opera Tech souhaite se passer des opérateurs de tiers payant et contractualiser directement avec les professionnels de santé pour proposer sa propre solution d’avance de frais. En effet, Opera Tech est en discussion avec la néobanque Treezor pour concevoir sa solution de paiement peer to peer via un moyen de paiement virtuel. Pour chaque acte, Opera Tech fera une avance de frais au professionnel de santé sur la partie de l’assurance et permettra à l’assuré de payer son reste à charge en trois fois. Pour y parvenir, Opera Tech doit prendre son bâton de pèlerin pour aller contractualiser avec les vétérinaires et les professionnels de santé.

Chiens, chats, santé et plus

Dans un premier temps, Opera Tech souhaite se lancer sur le marché de l’assurance chiens chats avec des garanties innovantes comme le garantie Hatchi qui permet au propriétaire d’un animal de compagnie de prévoir une solution pour leur animal lorsque le maître décède. Opera Tech a déjà trouvé un réassureur pour ce premier produit et est en discussion avec plusieurs assureurs pour porter le risque.

Opera Tech veut également adresser le marché de l’assurance santé individuelle (seniors, TNS et fonctionnaires) avec des contrats non responsables, en excluant par exemple la garantie optique. L’insuretch veut également introduire un système de franchise médicale sur les petits actes, comme le remboursement d’une boîte de Paracetamol.

L'insurtech envisage par ailleurs d’offrir des bonus aux assurés ayant un comportement vertueux. Dans le domaine de l’assurance santé, le courtier pourrait récompenser l’activité physique.

[caption id="attachment_1469832" align="aligncenter" width="620"] Opera Tech compte lancer plusieurs sites thématiques.[/caption]

Opera Tech n’a pas prévu de s’arrêter là. La société qui emploie aujourd’hui 5 personnes est en phase de recrutement. Julien Garcia a prévu ensuite de se diversifier vers la MRH, l’auto à l’usage et la mobilité urbaine. Pour chacun de ces segments, Opera Tech a acheté des noms de domaine (kozzy.com, drooky.com, ekity.com...).

En plus de Philippe Mixe, Julien Garcia s'est entouré de personnalités n'ayant aucune connexion avec l'assurance. Corentin Raux, co-fondateur de Pretty Simple, société spécialisée dans la gamification, est membre du conseil d'administration. L'identité visuelle est signée par la directrice artistique Alphée Ballester.

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