Interview : "La conjoncture difficile touche nos clients", selon Patricia Lacoste, PDG, Prévoir
Patricia Lacoste, PDG du groupe Prévoir (groupe privé d'assurance de personnes) présente le bilan d'activité 2012. Une interview que vous pouvez retrouver dans notre hebdomadaire numéro 75.
Quels sont vos résultats pour l’année 2012 ? Ces résultats sont très bons. Le résultat consolidé dépasse 41M d’euros, en hausse de plus de 38 %. Ce résultat renoue avec les niveaux que nous atteignions avant 2011, grâce aux résultats financiers et la bonne tenue des marchés. Cela nous a permis de reprendre des provisions pour dépréciations passées les années précédentes. Le chiffre d’affaires est, lui, légèrement en baisse sous l’effet de la collecte de l’épargne en prime unique qui a baissé de 12 %. Tout ce qui est non-vie a progressé de presque 7 %. L’épargne, au global, a baissé de 3,7 %.
Quels sont les points positifs?
2012 a été une très bonne année commerciale. Notre activité a très bien fonctionné en termes d’affaires nouvelles (contrats, ndlr). Par rapport au marché, nous nous comportons plutôt bien, notamment parce que nous avons toujours été en collecte nette positive. Le nombre d’affaires nouvelles augmente de 3,6 %. La prévoyance affiche une belle progression puisque nous enregistrons une hausse de 6 % sur cette branche. Nous avons également fait une bonne année en santé, avec un gain de 40 % en nombre de contrats. Enfin, nous avons bien progressé sur le marché des TNS, avec une hausse de 38 % en santé et en retraite.
Comment s’est comportée votre collecte nette ?
Elle baisse de 13 % mais est restée positive mois par mois, pour atteindre 105 millions d’euros. Nous sommes atypiques car nous avons une part de primes périodiques de 70 % ce qui nous assure une certaine régularité et donc une certaines stabilité par rapport au marché.
Le ralentissement économique global vous impacte-t-il ?
Sur les neuf premiers mois de l’année 2012, nous avons assez peu senti l’effet de la crise, mais depuis octobre et sur ce début d’année 2013, nous sentons que c’est plus difficile, que la conjoncture est plus compliquée et qu’elle touche notre clientèle. Le réseau nous dit qu’il y a plus de dépôts de bilans chez les TNS, que les particuliers ont des difficultés et des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat.
Comment se sont déroulés les six premiers mois de 2013 ?
Ils sont commercialement plus difficile. Avec une très grande partie de primes périodiques dans notre chiffre d’affaires, les bons résultats de l’année dernière se retrouvent cette année en termes de chiffre d’affaires. Nous sommes en baisse sur les affaires nouvelles, notamment sur les TNS, parce que nous avions fait un très bon début d’année en 2012. Le chiffre d’affaires, lui, reste stable, parce que nous encaissons les primes périodiques conclues en 2012.
Quelle est votre stratégie ?
Nous sommes toujours très axés sur la prévoyance parce que c’est notre cœur de métier et nous allons lancer des produits pour les jeunes actifs. Le deuxième axe c’est le développement de nos produits en marque blanche, avec Prévoir Partenaires. En 2012, nous avons réalisé une belle année avec un partenariat en assurance de prêt avec April et nous avons signé deux contrats importants en fin d’année en santé avec Santiane et Solly Azar. Nous devrions voir les effets de ces partenariats en 2013. Enfin, le troisième axe est la consolidation de nos implantations à l’international, au Portugal, en Pologne et au Vietnam.
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