Interview : "L’assurance-vie doit concilier confiance et prise de risques", selon Karine Berger, député PS

mercredi 13 février 2013
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Le rapport Berger-Lefebvre sur l’assurance-vie se fait désirer. Le document qui doit encadrer l’épargne des Français était attendu mi-janvier. A l’occasion d’un petit-déjeuner de La Lettre de l’Assurance, Karine Berger, député PS, développe les grands points qui jalonneront son rapport. Interview à retrouver dans notre hebdomadaire 59.

Le rapport que vous menez sur l’assurance-vie sera dévoilé finalement entre fin février et début mars... Il sera traversé par deux grands thèmes, les risques et la stabilité, pouvez-vous revenir sur ces différents points ?

La première chose est que l’épargne financière des Français doit être entourée de confiance. Nos concitoyens doivent savoir où ils ont mis leur argent et la façon dont il est utilisé. C’est à nous, c’est à dire à Dominique Lefebvre et à moi-même, d’assurer cette confiance dans la préservation de leur capital, c’est pourquoi, ce sera une recommandation forte du rapport. La deuxième chose, c’est que bien évidemment, cette épargne doit être utile à tout le monde : aux Français, à l’économie et aux entreprises. En vue de cette utilité, la question prépondérante est celle du risque pris. Il faut que le risque pris soit mesuré. Il faut que ce risque soit pris en vue d’être utile à l’économie. C’est cet arbitrage et cet équilibre entre, instaurer un maximum de confiance sur l’épargne et prendre le bon risque que nous essayons de trouver dans ce rapport.

Les assureurs ont vendu beau- coup de produits d’assurance-vie sur cette préservation du capital. Dans un contexte de mise en place de Solvabilité II, cette prise de risque sera- t-elle finalement possible ?

Solvabilité II n’est pas incompatible avec la prise de risques. Solvabilité II insiste sur le fait qu’un assureur doit, à tout moment, assurer la liquidité et la préservation du capital mais en même temps, il faut qu’on lui donne la possibilité de prendre des risques dans un soucis de rentabilité et d’efficacité. Je crois que l’assurance-vie a organisé depuis des années beaucoup de choses mais que nous pouvons encore aller plus loin. On peut arriver à cibler encore plus l’épargne des Français vers ce qui est le plus utile.

Stabilité et confiance sont deux mots qui vont plaire aux assureurs, en ce qui concerne la prise de risques, ils seront sûrement plus réticents.

Le rapport défend l’intérêt général et c’est dans ce sens que j’essaie de le rédiger. L’intérêt général c’est aussi le financement de entreprise française et de la dette de l’Etat français. Tout ces objectifs, que j’ai évoqué, on peut réussir à les obtenir en assurant un maximum de confiance.

Les auditions sont-elles encore ouvertes ? Les assureurs peuvent-ils encore venir vous voir ?

Non. Je n’ai pas les chiffres en tête mais je crois que nous avons dépassé les 150 heures d’audition en trois mois, c’était passionnant. Les gens que nous avons contacté nous ont apporté énormément mais maintenant, nous sommes dans la rédaction du rapport.

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