Le Gema a livré vendredi ses résultats pour l’année 2011. Les mutuelles d’assurance réalisent un bon score en dommages et limitent les dégâts en assurance-vie, avec des chiffres au-dessus de la moyenne du marché.
En assurance dommages, les mutuelles d’assurance font mieux que le marché avec un chiffre d’affaire en hausse de 5% (la FFSA a annoncé une hausse de 4%), à 12,5Mds d’euros de cotisations. Gérard Andreck, le président du Gema, explique ce résultat par la hausse des cotisations de 3%, et par le développement des mutuelles qui ont gagné 340 000 adhérents en 2011.
« A l’heure où la concurrence est rude avec la bancassurance qui est encore passée à la vitesse supérieure, garder cette part de développement relève d’une bonne performance pour nous », a souligné Gérard Andreck.
Du côté de l’assurance-vie, la décollecte de ces derniers mois n’a pas épargné les mutuelles d’assurance, mais elle est moins forte que chez les assureurs. La collecte s’élève à 9,1Mds d’euros contre 10,4Mds en 2010, soit une baisse de 11,7%, conte -14% pour l’ensemble du marché, d’après les chiffres de la FFSA.
+ 100 000 clients en assurance-vie
Les rachats ont en effet augmenté de 23,6% par rapport à 2010. Les mutuelles d’assurance ont toutefois gagné 100.000 clients en 2011, ce qui porte leur nombre d’assurés-vie à 4,3 millions. Le montant de l’épargne géré a lui progressé de 4,3%, à 89,5Mds d’euros. Et pour 2012, comme à la FFSA, les premiers signes du mois de janvier semblent encourageants, d’après Gérard Andreck.
Le Gema a aussi évoqué ses résultats en santé, secteur où les mutuelles d’assurance se positionnent depuis peu. Elles ont récolté 1Md d’euros de cotisations en 2011, avec une part de marché qui augmente petit à petit. « Nous pouvons affirmer que les mutuelles afficheront des résultats généralement satisfaisants », a annoncé M. Andreck, qui souhaite qu’elles constituent un « quatrième type d’opérateur », aux côtés des mutuelles, des IP et des assureurs.
Le Gema s’est d’ailleurs déclaré de plus en plus proche de la FNMF, avec qui il discute régulièrement, notamment sur la dépendance, et s’associe en faveur des accords entre opticiens et mutuelles dans le cadre de réseaux de soins.
Solvabilité II en retard
De son côté, Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du Gema, s’est inquiété du retard de la réforme de Solvabilité II, et appelé la Commission européenne à communiquer rapidement sur le calendrier définitif d’entrée en vigueur de la réforme.
Le Gema s’inquiète aussi du chantier de transposition dans le droit français de la directive européenne, qui va profondément modifier et allonger le code des assurances. « Le Trésor nous a confié que quelque soit la majorité gagnante à la présidentielle, il était impossible de présenter un texte aussi complexe au Parlement et qu’il fallait donc procéder par ordonnance », a expliqué Jean-Luc de Boissieu.
Pour cela, il faut y être autorisé. Comment ? En introduisant dans le projet de réforme du régime cat’ nat’, quelques lignes qui autorisent la transposition des deux directives relatives à Solvabilité II par ordonnance. « Or rien ne garantit que la prochaine majorité jugera que le texte sur les cat’ nat’ est une priorité », a prévenu M. de Boissieu. D’où une forte inquiétude vis-à-vis d’une situation où la France n’aurait pas transposé à temps des textes qui devraient pourtant s’appliquer partout en Europe d’ici au 1er janvier 2013.
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