Les syndicats FO et CGT ont convoqué la presse, ce vendredi 4 juin, à la suite d’une demande de la part d’une coordination de salariés de chez Generali. L’objectif, dénoncer « le plan social silencieux » et demander à Generali de « revenir à la raison et d’arrêter les procédures de licenciement ».
C’est dans le 10ème arrondissement de Paris que les syndicats ont donné rendez-vous à la presse, le vendredi 4 juin. Ce matin, pas de difficulté en matière de distanciation sociale. En effet, il n’y avait pas foule au local de la Fédération des employés et des cadres FO. Pourtant, en cause, une soixantaine de licenciements durant ces deux dernières années, au sein du groupe, selon les syndicats. À la tribune, Jean-Simon Bitter, secrétaire fédéral de FO, Eric Oyombo et Sébastien Tran, délégués syndicaux de la CGT, tous les trois font partie de la maison Generali.
« Ce qui est nouveau dans cette coordination, c’est que ce n’est pas une démarche syndicale au sommet, elle est partie de collègues bouleversés », indique Jean-Simon Bitter. Au total, les syndicats décomptent 600 emplois perdus ces 5 dernières années. Cela comprend des licenciements, des départs à la retraite non remplacés et des démissions. La démarche, aujourd’hui, se penche sur une soixantaine de dossiers et plus particulièrement deux d’entre eux. Le premier concerne une ex-employée d’Europ Assistance transférée chez Generali et licenciée durant « sa période d’essai artificielle et abusive », indique Jean-Simon Bitter. Le second concerne une salariée, fidèle au groupe depuis près de 20 ans, licenciée suite à des « difficultés de santé » pour « insuffisance professionnelle et donc en raison de son état de santé », précise le secrétaire fédéral. Parmi les cas énumérés on retrouve aussi des délégués syndicaux de l’UNSA, FO et de la CGT.
De son côté, Generali rappelle que sa politique d'emploi "ne se résume pas à ces licenciements". "Nous recrutons 400 à 500 personnes par an, cette année nous avons mis fin à 3 périodes d'essai. Nous gérons le plus humainement possible les salariés de l’entreprise", indique Catherine Rogard, directrice des relations sociales et santé au travail chez Generali. Les organisations syndicales ont salué, durant la crise sanitaire, la politique sociale de la compagnie. Generali France comptabilise 22 procédures de licenciements parmi son personnel administratif en 2020 dont "une dizaine suite à des inaptitudes prononcées par le médecin du travail », pointe Catherine Rogard. Pour rappel, CGT et FO détiennent à eux deux, environ 24% des voix, contre par exemple l'UNSA 22%, CFDT 22% ou CFE-CGC avec 34% des voix. Ces syndicats ne se sont pas joints à la conférence de ce matin.
Des canaux de communication bouchés
L’origine de la coordination intersyndicale vient à la suite d’une réponse de Jean-Laurent Granier, président et directeur général de Generali France et président d’Europ Assistance France, qui a « provoqué l’incompréhension totale des syndicats et salariés ». Lors d'un licenciement, le corps syndical a pris l’initiative d’informer le président du groupe de la situation actuelle et du besoin rapide de discussion entre la direction et la coordination. D’après Jean-Simon Bitter, cette salariée a été « licenciée du fait de son état de santé ». « Dans la convention de Generali, la rupture de contrat de travail est acceptée après 9 mois d’arrêt continu ou discontinu. De plus, en cas de licenciement, l’employeur doit tout de même prouver le besoin de remplacement définitif de l’employé expulsé. Dans le cas de ce licenciement, la réponse du président ne mentionnait même pas la salariée », a ajouté le secrétaire fédéral du FO.
"Dans le cas d'une procédure d'inaptitude, Generali propose systématiquement le reclassement du salarié sur un autre poste. Dans ce dossier, les préconisations du médecin du travail ne nous ont pas permis de proposer des postes au sein de l’entreprise", indique Catherine Rogard.
Rendez-vous le 15 juin
Une seconde demande de rencontre envoyée à Jean-Laurent Granier, le 31 mai, est « restée sans réponse ». La coordination a décidé, « après débat, d’informer les salariés de leur intention collective de se rendre au siège social de Generali, le 15 juin à midi, pour demander au PDG de recevoir la coordination pour l’annulation des licenciements et l’arrêt des procédures », conclut Jean Simon Bitter.
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