[Mis à jour] Le groupe Macif remet à plat toute son organisation des ressources humaines, et notamment le temps de travail. Un accord a été trouvé avec les syndicats à la fin du mois de décembre. Il a été signé le 29 mars. Au début du mois de janvier dernier, Benoît Serre, directeur des ressources humaines du groupe nous détaillait son contenu.
Le groupe Macif est en pleine transformation de sa politique de ressources humaines. Les discussions entre la direction et les syndicats ont démarré en septembre 2016 dans les mois qui ont suivi la mise en place du plan stratégique Macifutur. « La politique RH du groupe Macif reposait sur un cumul d'accords hétéroclites. Il nous paraissait important de repenser le modèle social. J'ai proposé aux organisations syndicales de refondre l’ensemble des textes sociaux de l'entreprise autour de deux principes. En l'état actuel, nous ne serons plus rapidement en situation de pouvoir répondre aux évolutions des usages et habitudes de consommation de nos sociétaires, notamment en ce qui concerne l'amplitude horaire. Le second point touchait à la grande diversité de statuts qui coexistaient dans le groupe. Une dizaine. Il fallait donc imaginer un socle commun », détaille Benoît Serre, directeur des ressources humaines du groupe Macif.
La feuille de route posée, les négociations se sont donc polarisées sur l'organisation du temps de travail, la politique de rémunération, la qualité de vie au travail et l'employabilité. Les pourparlers sur deux premiers points ont été les plus compliqués. Et plus d'un an après le lancement des discussions, un premier accord est soumis aux syndicats le 17 novembre 2017. La CFDT l'approuve, Le CGT est contre et la CFE-CGC conteste deux points, concernant notamment les cadres autonomes.
« Devant l’absence de majorité syndicale, nous avons décidé de dénoncer tous les accords qui régissent les statuts des salariés dans le groupe. Cette mesure ouvre un délai de 15 mois pour trouver un nouvel accord, sans quoi la convention collective s'applique, précise le DRH du groupe. Les discussions se sont poursuivies et le 21 décembre nous avons trouvé un accord avec la CFDT et la CFE-CGC (représentant 71% des salariés, ndlr) ».
Il prévoit le passage aux 35 heures pour tous les salariés du groupe, certains, notamment dans la SAM et le GIE étant à 31h30. Il est compensé, pour partie, en salaire, mais également par la mise en place d'une retraite surcomplémentaire pour tous les collaborateurs du groupe « près de trois fois supérieure à ce que prévoit la convention collective », précise Benoît Serre, et par le développement de dispositif d'épargne interne comme le Plan épargne entreprise (PEE). La prime de rémunération se fonde désormais sur la compétences des collaborateurs. L'accord prévoit un nombre de congés commun à tous les salariés.
« Nous mettons en place une période transitoire pour ce passage aux 35 heures afin de permettre aux salariés d'organiser leur vie privée calée jusque-là sur des semaines de 31h30. Elle durera trois ans. Ceux qui souhaitent profiter de cette phase de transition passeront donc à 35 heures assorties de 22 jours de RTT, ce qui correspond à des semaines de 31h30 », indique M. Serre.
Ces 35h s'organisent sur la base de journées de travail de 7 heures avec « dans la mesure du possible une certaine liberté pour les collaborateurs dans le choix leurs horaires de travail, tout en s’assurant de la continuité du service pour nos sociétaires". Cela existait déjà pour les plateformes téléphoniques. Le dispositif est étendu à la totalité du groupe. Les plages horaires s'étendent de 8h à 20h en semaine et 9h à 17h le samedi.
Parmi les autres mesures figurent également la possibilité de télétravailler, le renforcement des politiques handicap de diversité ou encore des dispositifs aidants/aidés.
L'accord doit être entrer en vigueur au 1er janvier 2019.
À voir aussi
J.P Dogneton : "Sur les tarifs 2025, c’est le brouillard"
Jean-Philippe Dogneton : "15 millions de Français sont privés de mobilité"