Une centaine de salariés de la Macif se sont rassemblés vendredi dernier devant le siège parisien du groupe mutualiste pour dénoncer une dégradation de leurs conditions de travail et réclamer plus de "considération" de la part de la direction, ont indiqué les organisateurs à l'AFP.
A l'aide de pancartes "J'ai mal à ma Macif" ou "Managers en souffrance", ces salariés venus de toute la France voulaient protester contre "une dégradation des conditions de travail qui s'est accélérée depuis deux ans" dans le sillage d'une réorganisation interne, a déclaré à l'AFP Thierry Cochet, délégué FO-Macif en Île-de-France. A l'instar de la CGT, coorganisatrice de la mobilisation, M. Cochet dénonce "une pression commerciale énorme, pas du tout en adéquation avec les principes de la mutuelle" et évoque "une très forte augmentation des arrêts maladie" ainsi que des "sous-effectifs chroniques". "Beaucoup de salariés sont en souffrance", confirme Dominique Lemaire, de la CGT-Macif. "Avant, nous étions des conseillers, nous sommes devenus des vendeurs. Sur les plateformes téléphoniques, tout marche à la performance, tout est chronométré", regrette-t-il. Sollicitée par l'AFP, la direction a estimé que "le mouvement social de ce jour (...) a mobilisé très peu de manifestants au siège parisien du groupe Macif (quelques dizaines)", et souligné qu'il avait eu lieu en parallèle de l'ouverture de discussions entre direction et syndicats sur les "transformations actuelles du groupe" en termes d'organisation du travail et d'outils.
"Ces transformations sont guidées par la seule volonté de mieux servir (les) sociétaires et de leur offrir un niveau de service adapté à leurs attentes d'aujourd'hui", a affirmé le groupe, qui emploie environ 10.000 personnes. L'assureur mutualiste avait été confronté fin janvier à une grève et une mobilisation de plusieurs centaines de salariés à Niort (Deux-Sèvres) sur fond de négociations salariales mais aussi de révélations sur l'augmentation de son président Alain Montarant qui "ont mis le feu aux poudres", selon Thierry Cochet. Les syndicats ont ensuite décroché une augmentation générale des salaires de 1,4% pour 2019 ainsi qu'une prime exceptionnelle défiscalisée ("prime Macron") comprise entre 350 et 500 euros selon les revenus.
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