Dans un contexte de marché porteur, Darag, une compagnie allemande spécialisée dans le run-off (activité ne générant plus de flux de primes mais à laquelle sont toujours affectées des provisions techniques), met à la disposition des assureurs et réassureurs de l’Hexagone une solution de gestion du capital.
« 40 % des assureurs européens affirment détenir des portefeuilles en run-off. Depuis l’application de Solvabilité II, ils doivent y allouer une proportion de provision identique aux autres affaires, même s’ils n’en tirent plus de primes. Ainsi, pour chaque euro de capital, un montant pouvant aller jusqu’à 65 centimes doit être provisionné », explique Arndt Gossmann, président directeur général de Darag. Selon une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers, quelque 250 Md€ sont ainsi alloués à des activités non-vie par les assureurs européens, soit un tiers des revenus de cette industrie. Afin d’éviter de bloquer du capital sur une activité arrêtée, Darag propose de gérer ces portefeuilles pour le compte des assureurs. A l’échelon européen, la compagnie allemande intervenant en non-vie a signé 22 transactions pour un montant total de 656 M€.
La responsabilité civile (42 %), l’assurance crédit (39 %), l’assurance de biens (32 %) et l’automobile (30 %) sont les segments dont la proportion moyenne des réserves brutes est la plus élevée en run-off. Au-delà de la mise en conformité avec Solvabilité II et des contraintes de capital, d’autres raisons peuvent inciter les assureurs à externaliser les portefeuilles en run-off : le poids sur le chiffre d’affaires des passifs techniques anciens, des charges d’exploitation en hausse, une évolution défavorable de la sinistralité, le manque de ressources qualifiées au sein de l’entreprise,...
« Pour la France, Darag a évalué le montant total des portefeuilles non-vie en run-off à 41 Md€ sur l’année 2016 dont 10 à 11 Md€ peuvent donner lieu à des solutions externalisées, ce qui place ce pays à la seconde position du marché européen en termes de potentiel », précise Arndt Gossmann. Un renforcement de la réglementation, l’émergence de nouveaux risques, la pression sur les coûts, les taux d’intérêt faibles, la fragmentation des marchés et la stagnation des recettes de primes sont autant d’éléments qui concourent à externaliser la gestion des portefeuilles en run-off.
Fondée à Berlin en 1949 par le gouvernement militaire de l’Union soviétique puis vendue au gouvernement d’Allemagne de l’Est en 1957, Darag est aujourd’hui détenue à 100 % par Keyhaven Capital Partners, une société d’investissements britannique. Elle opère à travers une entité principale en Allemagne et une autre à Malte. Ses équipes comprennent 50 salariés.
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