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Marché : La FG2A lance son label assurance affinitaire et fait son mea culpa

vendredi 11 octobre 2013
Image de Marché : La FG2A lance son label assurance affinitaire et fait son mea culpa

La FG2A qui regroupe la filière des assurances affinitaires lance son label pour début 2014. Il doit venir assainir les pratiques commerciales et renforcer l'image de marque des professionnels.

Les ventes du dernier iPhone5 s'envolent depuis septembre. Et très certainement avec elles, les assurances de ces produits de plus en plus haut de gamme. "Les offres d'assurance demeurent les mêmes, il n'y a pas de changement particulier, à part le prix qui suit évidemment la valeur du bien... ", explique-t-on chez Orange. Il faut donc en général débourser 12 euros par mois pour les assurances les plus protectrices.

Assureurs, courtiers-gestionnaires (SPB, Gras Savoye...) et distributeurs profitent donc toujours de la poule aux œufs d'or. "Les marges sont environ de 15 à 20% voire plus de 40% parfois, en profitant plutôt aux distributeurs", confie un courtier. Mais la filière souffre immanquablement d'un déficit d'image (mauvaises informations des consommateurs, exclusions de garanties, non-indemnisation fréquente...)

La FG2A qui regroupe 37 acteurs des assurances affinitaires a fait son mea culpa et vient de lancer son label, visible à partir du premier trimestre 2014. Une dizaine de produits devrait être concernée. "Nous savons tous qu'il y a des produits de mauvaise qualité, il faut de nouveaux usages dans la profession, réagir aux besoins des consommateurs et garantir une éthique professionnelle", reconnaît d'emblée Patrick Raffort, président de la FG2A et DG du cabinet de courtage captif de France Télécom – Orange.

"Il y a des produits de mauvaise qualité"

La filière a défini son propre label, comprenant 30 critères. Le cahier des charges doit être validé par des audits et des contrôles inopinés de Bureau Veritas Certification.

Principaux engagements pris : l'information donnée au clients avant de signer sera plus claire et transparente (couverture, exclusions, résiliation...), des contacts en cas de sinistres, le respect des délais précis d'intervention. En outre, les produits labellisés bénéficieront d'un délai de rétractation de 14 jours. Le label doit permettre aux consommateurs de faciliter la comparaison, surtout sur Internet.

En plus d'éloigner certaines brebis galeuses, la certification pourrait faire bouger les professionnels. "Les garanties vont certainement augmenter et les tarifs rester stables, la notion de prix / garanties devrait baisser", estime Patrick Raffort.

Les services affinitaires inclus

Entre acteurs, le label devrait aussi faciliter les bonnes pratiques, grâce au comité d'experts FG2A qui sera chargé d'évaluer les garanties réelles de chacun. "Nous pourrons avoir des aller-retour sur les pratiques de chacun et une information plus fluide entre acteurs de la chaîne", affirme Jean-Marie Guian, président du directoire de SPB, courtier-gestionnaire spécialiste des assurances affinitaires et dont le chiffre d'affaires devrait croître de plus de 20% cette année selon son patron.

Au-delà des tablettes, téléphones et produits de grande consommation, le label doit couvrir aussi "les services affinitaires" (annulation spectacle, voyage, assistance...) Mais pour Maxime Chipoy, chargé des questions banque et assurance à l'UFC-Que Choisir, c'est là que le bât blesse, le spectre étant trop large. "Les assurances de poche forment un magma insondable qui touche beaucoup de produits, de l'annulation de mariage à la garantie des smartphones... ".

En outre, le label FG2A devra faire preuve de son impartialité. Label privé, il est décerné par les propres membres qui le composent. "Nous ne voulons pas être dans une forme de complaisance vis-à-vis des acteurs labellisés, un comité indépendant et autonome suivra les anomalies constatées et la bonne démarche du processus de labellisation", déclare Patrick Raffort. Trois sages composeront ce comité : Jérôme Kullmann, professeur à Dauphine et directeur de l’Institut des Assurances de Paris, Pierre Bichot, avocat et Marc-Antoine Lacroix, directeur chez Promontory, cabinet de conseil.

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