Mercer France : Vincent Harel présente sa feuille de route

vendredi 19 avril 2019
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Vincent Harel, CEO de Mercer depuis février 2019, présente les objectifs et pistes de développement du courtier gestionnaire.

Mercer France ne communique pas son chiffre d’affaires mais annonce une hausse de 6% de son activité en 2018. Le groupe est présent sur le marché de la santé/prévoyance (70% du chiffre d’affaires), de la retraite (10%) et de la gestion des carrières (20%). Agé de 40 ans, Vincent Harel a pris la direction de Mercer France, filiale du groupe Marsh & McLennan Companies, en février 2019.

Mercer couvre 3.500 entreprises pour 1,5 milliard d’euros de cotisations en santé et 1 milliard d’euros en retraite. Si le courtier gestionnaire est historiquement positionné sur les grands groupes, il attire de plus en plus d’entreprises de moins de 1.000 salariés. Cette stratégie vers les PME est renforcée par des délégations régionales. Présent à Lyon, Aix-en-Provence et Bordeaux, Mercer ouvrira des bureaux à Nantes en 2019.

Parmi les sujets qui occupent les équipes santé et prévoyance de Mercer, le 100% santé arrive en tête. « Le 100% santé est techniquement moins complexe que la dernière réforme du contrat responsable. Le 100% santé a une forte dimension de conseil à la fois sur les entreprises et sur les individus car la réforme est d’une redoutable complexité. Cela dit, je ne pense pas que le 100% soit un driver de business colossal pour nous », affirme Vincent Harel.

Une offre de services référencés

Courant 2019, Mercer a détaché une équipe chargée de référencer une offre de services en santé prévoyance. Le courtier veut proposer un service de téléconsultation à ses entreprises clientes, qui sera progressivement intégré dans son portefeuille. Un opérateur sera retenu d’ici la fin de l’année. « Je veux avoir la maîtrise des services pour pouvoir accéder aux clients », commente Vincent Harel.

Le CEO de Mercer se dit « partagé » sur la résiliation infra-annuelle des contrats santé. « En assurance individuelle, je crois qu’il peut y avoir des comportements opportunistes. La pratique du précompte, qui avait été largement remise en question pendant les discussions autour de la DDA, me paraît très dangereuse. Des courtiers qui encaissent la commission en début d’année peuvent être incités à faire tourner le contrat grâce à la résiliation infra-annuelle. Sur la collective, il y a un double agenda : assurantiel et social. Je ne suis pas sûr que cela modifie les contrats. En revanche, lorsque nous aurons un mandat mondial, nous pourrons faire résilier les anciens contrats tout de suite. La résiliation infra-annuelle peut donc nous bénéficier dans ce cas-là. Cela dit, cette mesure va faire surtout mal aux petits », analyse le patron de Mercer.

En matière de retraite, il est évident qu’on aura devant nous un recul de l’âge réel de départ à la retraite, qui aura un impact sur les frais de santé et de prévoyance. Pour piloter la santé, Marsh et Mercer, deux filiales du groupe, ont créé Mercer Marsh Benefits, une structure commune qui va par exemple s’inspirer des outils existants sur le marché de l’assurance dommages pour les exporter dans la gestion du risque prévoyance. Par exemple, Mercer souhaite recourir à des sociétés captives pour gérer le risque prévoyance.

Se développer en épargne salariale

Vincent Harel s’est félicité de la loi Pacte, qui « lève tous les freins au développement de l’épargne retraite ». « Nous pensons que l’épargne salariale est perçue par les services RH comme un sujet de protection sociale et pas comme un sujet financier », commente-t-il. Vincent Harel est critique sur le niveau de frais et la performance financière de certaines solutions d’épargne salariale. « Je n’exclus pas qu’on devienne gestionnaire d’actifs dans l’avenir », annonce-t-il. Dans un premier temps, Mercer cherche un partenaire, gestionnaire d’actif, pour développer l’épargne salariale, plutôt sur les aspects de gestion. Une acquisition n’est pas à l’ordre du jour dans l’immédiat puisque le groupe a récemment acheté JLT, même si Vincent Harel se dit à l’affut des opportunités.

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