MIC Insurance Company : "Nous visons la rentabilité et non le volume"
INTERVIEW - Un peu plus de 6 mois après l'obtention de l'agrément de MIC Insurance Company en France, Emmanuel Morandini et Renaud de Coquereaumont, respectivement directeur général et directeur général délégué de la compagnie d'assurance, font le point sur les débuts de l'assureur dans l'Hexagone.
Où en êtes-vous de la structuration de MIC Insurance Company en France ?
Emmanuel Morandini : Nous avons obtenu l'agrément de l'ACPR au mois de décembre 2020 et nous avons lancé la souscription au 1er janvier 2021. Le transfert du portefeuille est finalisé depuis juin 2021. Le système de gouvernance est en place avec les deux paires d'yeux et les fonctions clés. Nous avons par ailleurs une trentaine de collaborateurs essentiellement dédiés au contrôle de la souscription et des sinistres car nous déléguons la gestion des contrats.
Renaud de Coquereaumont : Nous avons également structuré nos politiques de réassurance. Et sur ce point nous sommes "ceintures et bretelles". Nous sommes en discussions pour optimiser ce sujet avec les grands réassureurs. Par ailleurs, à la constitution du dossier d'agrément, des garanties financières fortes ont été apportées par l'actionnaire principal de MIC Insurance Company.
Le transfert des portefeuilles de contrats de Gibraltar vers MIC Insurance Company a donc été acté. Quel volume d'affaires cela représente-t-il ?
Renaud de Coquereaumont : Cela représente un niveau de primes de l'ordre de 110M d'euros pour un peu plus de 150.000 polices. D'ailleurs, à l'issue du transfert de portefeuilles, nous allons bénéficier d’un capital social de 50M d'euros qui nous permet d'envisager l'avenir avec confiance et de bénéficier d'une bonne marge de solvabilité.
Quel est votre plan de marche sur les prochains mois ?
Emmanuel Morandini : Nous ne cherchons pas la croissance des primes à tout crin. Nous allons travailler avec quelques courtiers ciblés et diversifiés pour amplifier notre gamme. Aujourd'hui, nous affichons des niveaux de rentabilité de l'ordre de 15%, car nous sommes sur des niches que nous maîtrisons parfaitement. Nous ne prenons pas tous les risques. Nous n'avons pas vocation à attaquer le marché avec des prix cassés. Au contraire, nous sommes loin d'être les moins-disant.
Renaud de Coquereaumont : Notre activité repose sur trois piliers, à savoir la caution, la construction et la prévoyance en risque statutaire. Cette dernière activité nous permet de nous ancrer localement. Nous avons notamment signé un partenariat de distribution avec Sofaxis sur ce sujet, en plus de celui que nous avons avec Aster (groupe France Courtage). C'est un segment très peu volatil et qui nous permet d’équilibrer le segment plus volatil qu'est la construction.
Souhaitez-vous vous développer sur d'autres segments et diversifier votre distribution ?
Emmanuel Morandini : Aujourd'hui, le courtier grossiste Leader Insurance est notre principal apporteur d'affaires. Il représente environ 2/3 de nos volumes de production. L'idée est de conserver une belle progression avec lui sur le segment de la construction en augmentant les volumes sur différentes offres et en travaillant avec d'autres courtiers sur de nouveaux segments de marchés. Nous ne souhaitons pas multiplier les partenariats. Pour le moment, nous souhaitons nous concentrer sur 3 ou 4 distributeurs avec pour ambition d'atteindre un niveau de rentabilité élevé sur les segments sur lesquels nous nous engageons.
Renaud de Coquereaumont : Nous avons entamé des discussions avec des courtiers pour nous diversifier sur le transport de marchandises, la protection juridique, la garantie financière d’achèvement ou sur la santé individuelle par exemple. Mais nous resterons sur des marchés de niches.
L'arrivée de MIC Insurance en France fait l'objet de beaucoup de fantasmes. Que répondez-vous à vos détracteurs ?
Emmanuel Morandini : Le marché devrait se féliciter qu'un nouvel acteur s'installe en France. C'est une bonne chose pour le marché français et les clients. Nous fonctionnons avec les mêmes règles que tous les autres assureurs.
Propos recueillis par Florian Delambily et Thierry GoubyÀ voir aussi
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